Le samedi 14 avril 2018, les anciens présidents de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo et Yayi Boni, l’ancien médiateur de la République, Albert Tévoèdjrè, Sébastien Ajavon et d’autres acteurs politiques se sont retrouvés à Djeffa pour rendre publique une déclaration sur la situation socio politique du Bénin. Cette démarche des ténors montre qu’ils s’ennuient dans la République.
Les vieux oisifs ont affiché publiquement leur rancœur à l’encontre du président Patrice Talon. Dans la déclaration rendue publique au terme des discussions, ils parlent de conflit d’intérêts à la tête de l’Etat sans pour autant sortir la moindre preuve. On appelle cela « affirmations gratuites ». Plus loin, ils affirment que le chef de l’Etat s’attaque et s’oppose aux décisions de la Cour constitutionnelle. Pour l’attester, ils prennent l’exemple de la non-installation des membres du Cos-Lépi. Or l’installation des membres du Cos-Lépi ne relève pas de la responsabilité du président de la République, mais plutôt de l’Assemblée nationale. Cette attitude visant à rendre le chef de l’Etat responsable de tous les maux dont souffre le pays montre que les hôtes de Djeffa ne sont pas dans un combat pour le peuple, mais plutôt un combat personnel avec en toile de fond la politique politicienne. Si selon eux, la Constitution du 11 décembre 1990 est l’expression unique de notre vouloir vivre ensemble, pourquoi mettent-ils en garde l’Assemblée nationale contre toute velléité visant à faire remplacer la Lépi par une liste extraite du Ravip ? Toujours dans la déclaration de Djeffa, les metteurs en scène ont réclamé la convocation en urgence d’une assise nationale pour redonner la parole au peuple et redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du Bénin. Cette exigence est l’éternel refrain du Parti Communiste du Bénin. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, Boni Yayi s’est opposé à l’organisation de ces assises pendant sa gouvernance, arguant que le pays n’était pas en situation de crise. Aujourd’hui, il s’associe à une telle revendication malgré que le Bénin soit mieux géré aujourd’hui que par le passé. Mieux, cette coalition a demandé au peuple de prendre ses responsabilités conformément à la Constitution. Cette portion de phrase est la preuve patente que les manipulateurs tapis dans l’ombre ont enfin jeté le masque.
Des personnages au passé lugubre
Il est important de revenir sur chacun des personnages qui étaient à la rencontre de Djeffa. Albert Tèvoèdjrè depuis 1963 est connu pour ses coups bas contre les présidents qui se sont succédé à la tête du pays. Il est temps qu’il aille se reposer à son âge au lieu de donner sa caution à ces genres de rencontres.A moins qu’il souhaite que Patrice Talon fasse comme Yayi Boni en le traitant « espèce en voie de disparition ». Cette sortie ne montre pas qu’il a quitté la politique pour se consacrer à la vie religieuse comme il l’avait annoncé à grand renfort médiatique. Nicéphore Dieudonné Soglo se retrouve parmi ceux qui étaient à la rencontre du samedi passé. Malheureusement, il manque à son devoir de sagesse. Pour une bibliothèque comme lui, il devrait se souvenir des coups bas d’Albert Tévoèdjrè durant son quinquennat. Ce qui lui a fait perdre le pouvoir en 1996. C’est ce que ces gens essaient de faire vivre à l’actuel chef de l’Etat. Et le bon sens voudrait que l’ancien chef de l’Etat, Nicéphore Dieudonné Soglo, ne se retrouve pas dans cette association de politiciens. On aurait voulu le voir derrière le président Patrice Talon qui œuvre pour sortir le Bénin de l’ornière. On aurait voulu le voir accompagner les actions de développement du régime du Nouveau départ. Mais hélas ! Il « deale » avec ceux qui ne l’ont pas en haute estime. Le troisième personnage de ce triste scénario est l’ancien président Yayi Boni. On se rend compte au jour le jour qu’il n’a jamais digéré l’accession de Patrice Talon au pouvoir. Toutes les fois qu’il a l’occasion de salir les actions de son successeur, il n’hésite pas à se mettre en scène. Après 10 ans de gestion catastrophique, Yayi Boni, au lieu de jouir d’une retraite paisible, pense qu’il est encore un acteur politique. Mais le peuple le connaît et sait de quoi il est capable. L’autre qui vient de faire son entrée dans ce regroupement de vieux sclérosés est Sébastien Germain Ajavon. On comprend aisément aujourd’hui l’objectif de la création de son parti politique. C’est de conquérir le pouvoir en 2021. Mais c’est une illusion qu’il entretient pensant qu’il aura le soutien de ces vieux briscards.
Armel Nelson Avadémey