Le chef de l’Etat a rendu à nouveau visite à Bruno Amoussou. Hier aux environs de 19h 15minutes, le véhicule du 1er des Béninois est aperçu au domicile du Renard de Djacotomey. Il en est ressorti à 20h45mn. Le dispositif sécuritaire était le même, à la différence que cette fois-ci, aucun véhicule ne s’est immobilisé devant le portail du domicile de Bruno Amoussou. Un véhicule plaque bleue BG 4002 RB est posté à l’entrée de la Vons, côté Codiam, tandis que le BG 4001 est posté côté Bâtiments 40 logements.Le tête à tête entre les deux hommes aura duré environ 1h30mn. Cette nième rencontre entre Patrice Talon et le président de l’Union fait la nation intervient quelques jours seulement après l’appel de Djeffa qui a connu la présence des anciens chefs d’Etat Nicéphore Soglo et Boni Yayi, du médiateur émérite Albert Tévoédjrè de même que des personnalités de l’opposition.La qualité des personnalités présentes à Djeffa, la menace de recourir à l’article 66 de la Constitution pour inviter le peuple à prendre ses responsabilités lorsque la démocratie et l’Etat de droit sont en péril, peuvent être une source d’inquiétude au sommet de l’Etat. De plus, la rencontre de Djeffa s’est achevée sur un événement pour le moins insolite, les pleurs de Boni Yayi. Comment le béninois lambda interprète-t-il cela ? Boni Yayi étant censé avoir plus d’information que n’importe quel citoyen sur la gouvernance actuelle du pays, ses larmes sont-elles perçues au sein de la population comme une prémonition du danger qui guette le Bénin ? Apparemment la rencontre de Djeffa préoccupe au plus haut point le chef de l’Etat, contrairement à ce que tentent de faire croire à l’opinion les sbires du régime. On imagine mal, en tout cas, les deux hommes ne pas aborder le sujet étant donné que généralement ce genre de tête à tête permet de faire un tour d’horizon de l’actualité. Comment s’y prendre pour ne pas essuyer un nième revers face à l’imminence de l’installation du Cos-Lépi, la levée d’immunité de députés et d’anciens ministres sous la table des députés font aussi partie de cette actualité brûlante que les deux hommes devraient également évoquer. L’autre sujet qui pourrait s’inviter dans les discussions, c’est la persistance de la grève malgré la levée de motion de quatre centrales syndicales. Patrice Talon est certainement allé chercher la solution miracle auprès de l’ancien ministre d’Etat sous Kérékou. Quand on sait que toutes les pistes pour une sortie de crise rencontrent la détermination de la base et que même les médiateurs n’arrivent pas à désamorcer cette bombe sociale, il y a de quoi recourir aux conseils du Dadjè national. La situation tend vers un pourrissement et visiblement, le chef de l’Etat ne peut compter que sur son allié Bruno Amoussou. Vivement que ces rencontres qui se multiplient entre les deux hommes contribuentà baisser la tension sociale et à changer de paradigme à la gouvernance actuelle du pays.
M.M