L’audience du mardi 17 avril 2018, entrant dans le cadre de la première session de la Cour d’assise pour le compte de l’année 2018, a connu d’une affaire de séquestration et traite d’enfant. L’accusé, Emile Madjronon, sous mandat de dépôt depuis le 21 mai 2013, écope d’une peine de 10 ans de réclusion criminelle. La Cour est présidée par Christophe Atimakan, le ministère public représenté par Marie-Josée Patinnvoh et le greffier est Louis Houngbo.
L’affaire remonte à 2007, où la petite Sèlimatou, alors âgée de 14 ans a fugué du domicile de sa cousine, épouse du juge Romaric Michel Azalou. Le même soir, contre une somme de 40 000 fCfa, elle a été cédée par William Hounsinou à Emile Madjronon qui l’a conduite à Hêkanmè, commune de Zè, pour en faire sa deuxième femme. Il lui a promis des représailles en cas de fuite. En 2012, 5 ans plus tard donc, Sèlimatou, déjà mère de deux enfants est retrouvée, après s’être confiée à un habitant de Zè qui a effectué une rapide recherche de ses parents. Michel Azalou qui représentait son épouse à l’audience n’a pas caché son émotion : « Tous ces événements ont failli disloquer la famille » a-t-il affirmé à la barre. A l’en croire, marabouts, féticheurs et autres devins ont été mis à contribution, dans le cadre la recherche de la fille qui a reçu une petite correction de la part de sa tante parce que revenue à la maison la veille de sa disparition avec du pain aux origines douteuses. A toutes les étapes de l’enquête, l’accusé Emile Madjronon a reconnu les faits, même s’il a varié dans sa déclaration à la barre. L’enquête de moralité lui est favorable et il a fait la prison pour avoir volé une moto. Condamné par la cour pour séquestration et traite d’enfant, il écope de 10 ans de réclusion criminelle.
Th. A.