Faire du Bénin la plateforme de service numérique de l’Afrique de l’ouest pour l’accélération de la croissance et l’inclusion sociale. Cette vision phare du gouvernement Talon est en train de prendre corps. Les défis à relever à cet effet, sont nombreux dont la réalisation des infrastructures structurantes dans le domaine des TIC et la mise en œuvre des actions déterminées en direction des zones en déficit d’accès. C’est à cette dernière tâche que s’est consacrée l’Agence Béninoise du Service Universel des Communications Electroniques et de la Poste (ABSU-CEP) à travers le projet de couverture des zones blanches en téléphonie mobile qui vise à offrir un accès aux services de téléphonie et d’internet mobile haut débit à plus de 500 000 personnes dans 234 localités/villages.
La première phase a été lancée en novembre 2016 en partenariat avec l’opérateur MTN Bénin et a permis la construction de 34 sites mobiles pour la couverture d’une quarantaine de localités en déficit d’accès dans les communes de Dassa-Zoumè, Glazoué, Bantè, Savalou, Djidja, Tchaourou et Ouèssè. Ainsi, un total de 95.000 habitants des zones rurales sont déjà à l’abri de l’exclusion numérique. De plus, par cet investissement d’un coût global de 2.580.090.042 FCFA, le Gouvernement soulage les difficultés de communications des populations résidant dans lesdites localités.
Ce projet a pour objectif de subventionner les opérateurs de téléphonie, étendre leurs réseaux afin de couvrir progressivement les zones non encore desservies et permettre un accès effectif des populations de ces localités aux services de voix (appels nationaux et internationaux), de données (sms, internet) et aux services à valeurs ajoutées. La construction de 34 sites relais électromagnétiques destinés à couvrir environ une quarantaine de villages/localités dans les communes de Tchaourou, Ouèssè, Glazoué, Dassa-Zoumé, Savalou, Bantè et Djidja a permis de desservir environ 95 000 personnes, pour la première phase de ce projet.
L’usage de ces infrastructures permet aux populations de ces localités de s’ouvrir au reste du monde. Aussi, ces ouvrages servent-ils, d’une part, à connecter ces localités jadis dans l’ombre, au reste du monde et d’autre part, à favoriser l’émergence d’une économie locale tournée vers le numérique, conformément à la vision du gouvernement. Ils engendrent les points de vente des forfaits de recharge de crédit de communication, les points de vente de téléphones portables, les ateliers de réparation de portables, des points de transfert d’argent par le mobile etc … ; en un mot, des centaines d’emplois sont ainsi créés.
Les localités devant bénéficier de cet appui ont été identifiées à la suite des études réalisées en 2015 par l’ABSU-CEP et en 2017 par le projet e-Bénin. Par ce projet, le gouvernement entend investir dans la partie non couverte par les opérateurs et les zones non rentables pour ces derniers. Il s’agit in fine de parvenir à la couverture intégrale du territoire en haut débit mobile à l’horizon 2021 afin d’obtenir un taux de pénétration de 80% de pénétration d’Internet global.
Il faut noter que l’analyse du rapport de suivi du 1er trimestre d’exploitation, couvrant les mois de septembre, octobre et novembre 2017, a révélé que 3064 puces ont été vendues sur la période sous revue sur l’ensemble des 34 sites. Le revenu généré par l’utilisation des services mobiles sur l’ensemble des sites par les populations locales est de 118,063 millions FCFA sur les trois mois d’exploitation avec une bonne qualité des trafics. Le taux mensuel moyen d’établissement d’appels est de 99,47% contre un taux moyen de coupure des appels de 0,49%.
Autant de performances qui viennent confirmer la pertinence de l’action menée par l’ABSU-CEP qui entend continuer dans cette lancée. A cet effet, l’Agence poursuivra les efforts enclenchés à travers la 2ème phase du projet qui vise à couvrir environ 120 localités dans les Communes de Dassa-Zoumè, Glazoué, Bantè, Savalou, Djidja, Tchaourou et Ouèssè identifiées comme zone en déficit d’accès, appelée zone blanche.
Booster le service universel postal
L’autre volet important des actions en cours est le service universel postal. A cet effet, l’ABSU-CEP a procédé à la mise en œuvre du projet de centres communautaires d’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Il s’agit d’une part de réhabiliter quatre agences postales dans les Communes de Azovè, Glazoué, Malanville et Ouaké, et d’autre part, de les doter en équipements (ordinateurs, plaque solaire, connexion internet par VSAT, …), en vue d’offrir des opportunités de services financiers et postaux basés sur les TIC. L’objectif spécifique visé par ce projet est d’offrir des services d’internet, multimédia et d’e-Gouv aux populations des localités choisies tout en les initiant à l’utilisation des TIC. Aussi, le projet relatif à la mise en place d’une plate-forme pour la gestion des courriers hybrides en faveur des Grands Comptes (Grands Clients) de La Poste du Bénin (LPB) SA a-t-il été conçu et exécuté. Il permet de renforcer la capacité de cette structure dans la gestion des courriers de ses clients que sont les Banques, les Assurances, la SBEE, la SONEB.
Ce projet a fait l’objet d’un accord de partenariat entre l’ABSU-CEP et l’entreprise marocaine GEMADEC. Le bâtiment qui abrite la plate-forme est au niveau du Centre de Tri Postal de la Poste du Bénin SA, à proximité de l’Aéroport International Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou.
Accès collectif à l’Internet.
La création des points d’accès collectif à l’internet est aussi un autre projet phare. Il consiste à mettre en place un point d’accès collectif à Internet dans chaque chef-lieu des communes de notre pays. Sa phase pilote a concerné les communes de Agbangnizoun, N’Dali et de Ouèssè où des ouvrages servant à sortir ces localités de l’enclavement numérique ont été mis en service. Cette phase pilote destinée à tester le dispositif du service universel, prend en compte le développement des applications à valeur ajoutée dans trois secteurs. Désormais, dans chacune de ces localités, les populations sont en mesure d’effectuer des formations en informatique, faire la saisie, procéder au scannage et tirage de leurs documents et surtout effectuer des recherches sur l’internet grâce à la connexion internet. Ici, les centres multimédias bénéficient d’une alimentation en énergie solaire.
Généralisation des TIC dans l’éducation
Le Projet TICE de généralisation des TIC dans l’éducation sert à appréhender les besoins spécifiques du secteur de l’enseignement en matière de communication électronique et de définir des projets de service universel appropriés en faveur des élèves, lycéens, étudiants, enseignants, parents d’élève ainsi que les administrations publiques en charge du secteur de l’enseignement. Ainsi, la généralisation des Technologies de l’Information et de la Communication (Tic) dans le système éducatif national a consisté à la mise en place des bibliothèques numériques à la disposition des usagers du Collège d’Enseignement Général de GBETO dans la Commune Zè dans l’Atlantique, du Village d’Enfants SOS de Dassa-Zoumé dans les Collines et du Collège d’Enseignement Général 1 de Bembèrèkè dans le Borgou. Un projet relatif à la subvention à hauteur de 85% de 1000 kits de connexion composés d’un ordinateur et d’une clé de connexion internet pendant un an au profit des étudiants, élèves et inspecteurs de l’enseignement secondaire, la mise à disposition en partenariat avec la Fondation MTN de 1000 ordinateurs supplémentaires pour l’installation de salle numérique multi-médias au profit des collèges d’enseignements généraux et d’écoles primaires publiques, la subvention de l’accès à internet haut débit pour cinq campus (Dassa, Savalou, Savè, Lokossa et Kétou) constituent le reste de ce projet TICE. Par ailleurs, elle a permis de doter les étudiants et enseignants des campus de Lokossa, Dassa-Zoumé, Savè, Djougou, Savalou et Kétou de point d’accès collectif wifi.
Le projet Accès aux services agricoles par les TIC (centre d’appel deBohicon, système d’information sur les prix des produits agricoles au profit des femmes rurales des marchés de Kétou, Dassa et Savè), système d’alerte Services d’assistance à distance aux agriculteurs et producteurs via les technologies de l’information et de la communication. Ce projet touche plus de 7000 petits agriculteurs et vise à améliorer leur accès à l’information sur les techniques culturales par l’utilisation du téléphone. A cet effet, le centre d’appel de Bohicon, installé dans les locaux de l’ex-CARDER Zou-Collines, offre des informations techniques culturales agricoles aux producteurs et agriculteurs des communes d’Aplahoué, Djidja, Santè et Savalou. Ce centre est constitué de 10 ordinateurs, de 10 télé assistants ou opérateurs à raison de cinq pour deux communes, équipé chacun d’un casque dont le rôle est de fournir des informations via des appels aux producteurs. Un gestionnaire du centre s’occupe de l’administration de la plate-forme. Cette plate-forme est constituée d’un logiciel de base de données de connaissance sur les techniques culturales, de deux serveurs pour stocker les informations notamment un serveur de relai et un serveur de production. Cette infrastructure est désormais mise à la disposition du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
La gouvernance imprimée lors de ces réalisations a permis à l’ASSU-CEP d’être certifiée ISO 9001 version 2015 depuis.
Christian TCHANOU