Les députés de la 7ème législature ont fini par céder face aux injonctions de la Cour constitutionnelle au sujet du retard dans la désignation de leurs représentants au sein du Conseil d’orientation etde supervision (Cos-Lépi). Attendue depuis le 1er Juillet 2017, la nouvelle mandature du Cos-Lépi sera finalement installée dans quelques jours. L’ossature des neuf représentants du Parlement est désormais connue. Réunies en séance plénière ce jeudi, les deux grandes affinités ont déposé leurs propositions de listes que la plénière a fini par valider par vote. Pour le compte de la minorité parlementaire, ce sont les députés Guy Dossou Mitokpè, Léon Comlan Ahossi, Abiba Dafia et Justin Adjovi qui ont été désignés. Après moult concertations et conciliabules au cours de deux suspensions successives, la majorité parlementaire a fini par rendre publique, elle aussi, la liste de ces cinq représentants que sont Gildas Agonkan, Sabai Katé, Corneille Padonou, Valère Tchobo et Janvier Yahouédéou.
Mais avant, la tension montera d’un cran…
Alors que le président de séance, Me Adrien Houngbédji s’apprêtait à faire mettre en place le dispositif pour le vote par scrutin secret des deux listes, l’honorable Antoine KolawoléIdji, Président du Groupe Parlementaire « Union fait la Nation » est intervenu pour s’insurger contre la désignation de Léon Basile Ahossi comme Représentant de de l’Assemblée nationale au Cos-Lépi pour le compte dela minorité parlementaire. « La désignation de Léon Basile Ahossi est illégale, illégitime et irrecevable et totalement inacceptable », a martelé le député Antoine Idji. L’ancien président de l’Assemblée nationale a rappelé à la plénière les dispositions constitutionnelles et celles du Règlement intérieur qui lui donnent les prérogatives de continuer à réclamer l’appartenance de son collègue Ahossi à son groupe parlementaire, tant la lettre de démission de ce dernier ne lui a été adressée. La liste est bien recevable, rétorque son collègue député Valentin Djènontin, l’un des barons de la minorité parlementaire. « L’argumentaire largement développé ne me convainc pas et ne convainc pas l’opposition parlementaire. », a-t-il poursuivi. A en croire ses propos, la désignation ne concerne pas le groupe parlementaire. Il s’agit plutôt d’une question de majorité et d’opposition. Il a par ailleurs réclamé la signature du député Ahossi sur la liste des députés signataires de la déclaration de constitution du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp). « Ahossi Léon est de l’opposition… », a-t-il déclaré avant d’inviter le président Houngbédji à prendre ses responsabilités devant l’histoire. Mais pour le rapporteur de la Commission des Lois, l’honorable Orden Jean-Baptiste Alladatin, le rapport sur les modalités de désignation des membres du Parlement au Cos-Lépi ne se borne pas à parler de l’opposition ou dela majorité. Le rapport parle des 04 personnes à désigner par les «groupes parlementaires de » l’opposition, a-t-il expliqué.
« Je préfère prendre mes responsabilités devant la Cour constitutionnelle. », répondra le président Houngbédji, rappelant à ses collègues la largesse que les textes leur donnent pour recourir à la Cour constitutionnelle. Il a réussi à apaiser la tension puis appeler ses collègues à passer au vote. Mais une nouvelle suspension d’une quinzaine de minutes sera demandée par l’honorable Idji. Du retour à l’hémicycle, les travaux ont repris et tous sont passés au vote sanctionné par 49 voix pour, 00 contre, 09 abstention et 00 nul.
Germin DJIMIDO