Les procureurs généraux près les cours d’appel de Cotonou, Emmanuel Opita ; d’Abomey, Pierre Dassoundo Ahiffon et de Parakou, Alexis Agboton Mètahou, ainsi que le directeur général de la Police républicaine, Nazaire Hounnonkpè, ont animé une conférence de presse, vendredi 20 avril dernier, au ministère de la Justice, pour faire le point de la lutte contre la cybercriminalité et les crimes rituels au Bénin. On dénombre 456 interpellations avec à la clé plusieurs arrestations.
La traque aux cybercriminels a fait l’objet d’une conférence de presse conjointe vendredi dernier, par les membres de la hiérarchie policière et judiciaire. Le point fait par le procureur général près la Cour d’appel de Cotonou, Emmanuel Opita, présente un total de 456 interpellations au plan national, dont 158 au niveau de l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) ; 110 au niveau de la direction départementale de la Police républicaine Atlantique ; 113 au niveau de la même direction dans l’Ouémé et 25 dans le Zou. La direction départementale de la Police républicaine du Couffo a enregistré 11 interpellations. Celles des Collines, du Borgou, de la Donga, et du Mono respectivement, 3, 14, 2 et 20 cas.
S’agissant des actions au niveau des parquets généraux, « neuf procédures sont déférées devant les chambres de flagrant délit et les cabinets d’instruction à Abomey, 30 personnes sont poursuivies dont 25 en détention et cinq sans mandat de dépôt dans la même ville », renseigne-t-il.
Au parquet de Lokossa, trois affaires sont actuellement en cours dans lesquelles 14 personnes sont poursuivies dont 10 en détention et quatre sans mandat de dépôt.
Au Parakou, 17 mis en cause sont poursuivis et placés en détention ; 3 interpellations dont les enquêtes sont en cours à Djougou et un mis en cause, poursuivi et placé en détention à Natitingou.
Le bilan de l’opération au niveau du parquet général de Cotonou, affiche 19 poursuites à Ouidah dont une condamnée, 35 personnes poursuivies avec mandat de dépôt et 12 sans mandat de dépôt à Porto-Novo. 41 poursuites avec mandat de dépôt pour la plupart à Abomey-Calavi et 67 autres avec mandat de dépôt pour la plupart à Cotonou.
En dehors des présumés cybercriminels, ‘’les faux féticheurs’’ qui ont concouru à la réalisation de infractions à travers ‘’leur science’’, ont été également repérés, indique le directeur général de la Police républicaine, Nazaire Hounnonkpè.
Modes opératoires
Selon le procureur général de Cotonou, Emmanuel Opita, les présumés cybercriminels interpellés sont des jeunes de 18 à 25 ans. Leurs stratégies varient. Ils usent du chantage, de la romance, se proposent de vendre « des articles fictifs ou encore font usage de fausse identité, de fausse qualité et de fausse entreprise de marché d’or ». Pendant que certains procèdent à la falsification de « passeports ou autres documents de voyage », d’autres proposent de « fausse offre de prêt d’argent en faisant payer aux victimes des frais de dossier sans aucune contrepartie ou encore associent à leur manège le charlatanisme pour abêtir leurs victimes. La pratique se développe via les faux comptes, les noms d’utilisateurs fictifs et des photos de profil d’autrui sur les réseaux sociaux, alerte-t-il.
Face au phénomène, les différentes juridictions ont apporté diverses ripostes. « A Ouidah, il y a une condamnation de 36 mois, à Cotonou 60 mois avec 5 000 000 F de dommages-intérêts et à Parakou des individus ont été condamnés à 24 mois », développe le procureur général de Cotonou. Mieux, « la politique pénale en œuvre au Bénin a opté pour une rigueur de plus en plus croissante afin d’éradiquer définitivement le phénomène.
La lutte contre la cybercriminalité ne sera pas ciblée. Le procureur général d’Abomey, Pierre Dassoundo Ahiffon, souligne que les milieux bancaires, les réseaux de téléphonie mobile et les structures de transfert d’argent ne seront pas épargnés.
Les conférenciers en appellent au sens de responsabilité « des parents, des directeurs d’école et d’établissement afin que les enfants soient soigneusement sensibilisés sur les risques par eux encourus ».
Les dénonciations sont ouvertes au numéro 166 ou au numéro WhatsApp 64 00 46 46. A bon entendeur, salut !