Le ministre nigérien des Transports, Karidio Mouhamadou, a visité, vendredi 20 avril dernier, les installations du Port autonome de Cotonou et de la société Octogone Stockage Produits pétroliers. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines énergétiques et des transports. C’était sous la conduite du ministre béninois des Transports et des Infrastructures, Cyr Koty.
Le dépôt moderne de la société Octogone Stockage Produits pétroliers (Ospp), la disposition stratégique et opérationnelle des quais, la facilité d’accostage, la célérité dans le traitement des navires, la fiabilité des mesures sécuritaires… Ce sont autant de paramètres qui ont ravi le ministre nigérien des Transports, Karidio Mouhamadou, en visite, vendredi dernier, au port de Cotonou.
Pays de l’hinterland et pays voisin, le Niger représente un partenaire de choix pour le port de Cotonou. Avant de visiter les quais, la délégation nigérienne est descendue sur le site du dépôt d’hydrocarbure de l’Ospp. En fait, la Société nationale d’hydrocarbure du Niger vient de faire son entrée dans le capital de l’Ospp. Il s’agissait donc pour le ministre nigérien de constater la fiabilité des installations du site, vu l’investissement sensible que le Niger entend y opérer. Un constat qui l’a laissé admiratif. Avec une équipe composée de techniciens ressortissants des différents pays de la sous-région, l’Ospp a une capacité totale de 55 000 m3 d’hydrocarbure et de 2000 tonnes de gaz notamment 20 000 m3 d’essence, 20 000 m3 de gasoil, 7500 000 m3 de Jet A1, 7500 000 m3 de fuel ; le tout réparti dans six bacs minutieusement sécurisés sur un espace de 2 hectares dans l’enceinte du port. « C’est un dépôt qui symbolise le rêve de tous les chefs d’Etat de la sous-région, c’est-à-dire l’intégration économique sous-régionale. Il est conçu, construit, financé et entièrement managé par les Africains. Ce dépôt a été pensé pour surtout servir de hub dans l’approvisionnement en hydrocarbure des pays de l’hinterland », a expliqué le Pdg de l’Ospp, Razack Saka.
D’un coût de 20 milliards F Cfa, le dépôt de l’Ospp est doté de machines de pointe et d’une technologie avancée. « Réaliser une pareille initiative pour permettre aux pays de la sous-région d’être énergétiquement autonomes est un exploit », s’est réjoui l’hôte nigérien. Selon lui, la nécessité pour les pays de l’hinterland d’avoir un dépôt d’approvisionnement n’est plus à démontrer au regard de la demande croissante et des potentiels risques de rupture en gaz.
Une initiative panafricaine encouragée par le gouvernement
Pour Razack Saka, le dépôt de l’Ospp traduit aussi l’efficience du Partenariat public-privé au Bénin car, a-t-il précisé, ce projet moderne n’a pas vu le jour sans les facilitations et l’accompagnement du gouvernement. « C’est une initiative vraiment osée. Car le secteur pétrolier est un secteur extrêmement capitaliste. N’y entre pas qui veut. Le spécialiste d’hydrocarbure que je suis, note avec grande satisfaction le niveau de technicité et la modernité des infrastructures modernes du dépôt », a reconnu le ministre béninois des Transports, Cyr Koty. La présence de ce dépôt moderne dans l’enceinte du port de Cotonou fait, selon lui, la fierté de la sous-région. Le ministre Cyr Koti a alors salué et encouragé toute l’équipe de la société afin qu’elle conjugue professionnalisme et dynamisme à la tâche avec le noble sentiment d’être au service de toute l’Afrique.
Cette visite aura également permis au ministre nigérien de constater l’environnement de travail et l’évolution des activités des ressortissants du Niger en l’occurrence dans le domaine des transports. C’était aussi l’occasion pour lui de remercier le président de la République Patrice Talon qui, lors de sa dernière visite au Niger, a œuvré à la résolution des difficultés du corridor Bénin-Niger.