Dogbo, commune située dans le département du Couffo. De Cotonou, capitale économique du Bénin, il faut parcourir 136 kms pour y arriver. Et lorsqu’on y est, Gounoudoudji, le site des « Hommes à queue » se trouve à quelques encablures du centre-ville. Mais pour accéder à ce site qui nourrit actuellement toutes les curiosités, il faut s’armer de courage, vu l’état de dégradation avancée de la voie. Une situation qui s’en va être reléguée au passé, vu l’engagement de la Direction du Fonds des Arts et de la Culture (DFAC), à s’investir pleinement dans la valorisation de ce patrimoine qui date de 1000 ans avant Jésus-Christ, selon les scientifiques occidentaux.
S’introduire à l’intérieur du site des « Hommes à queue » vous impose une échelle. Et l’on ne saurait marcher debout, une fois à l’intérieur. Un intérieur frais, du fait des orifices qui y sont réalisés, leur permettant de se communiquer entre eux. L’intérieur vous impose la marche courbée, toute chose qui rappelle la marche du singe, l’ancêtre de l’homme, comme l’a démontré la science. Ces ancêtres qui, selon la légende, ont eu l’intelligence de bâtir cette architecture, dont l’âge scientifiquement déterminé, remonte à l’an 1000 avant Jésus-Christ. Et ça, ce sont des scientifiques occidentaux qui, après des analyses approfondies sur des minerais de fer trouvés sur le site, l’ont prouvé, à la demande du Conseil communal de Dogbo. Un site établi sur une étendue de 20 kms, dont seulement 1km a pu être réhabilité, grâce à la témérité du maire de la commune, Vincent Akakpo, avec l’appui du Conseil communal qu’il dirige depuis 12 ans déjà. Mais aujourd’hui, le combat pour la restauration et la promotion de ce patrimoine touristique ne sera plus l’unique affaire du maire Vincent Akakpo.
La légende raconte que….
Pénétrer le site des « Hommes à queue », c’était prendre le pari avec la mort. Et ce pari, le maire Vincent Akakpo l’a gagné, le 12 décembre 2012, en allant à la découverte de l’intérieur du site. Mais il en sort vivant, et dément alors la légende qui racontait que l’intérieur regorgeait des esprits malins qui dévorent toute personne qui vient à leur rencontre. Cette légende, selon les explications du Conseiller technique à la culture, Richard Sogan, représentant du ministre du tourisme et de la culture à cette visite-découverte des journalistes culturels, ce mercredi 18 avril 2018, sur le site, « relève d’une manière pour les populations, de préserver le site ». Une préservation qui a permis d’engager les premières actions de valorisation du site, le 12 décembre 2013. Ce qui a permis de renouer également avec la vraie légende, grâce à laquelle, le nom « Hommes à queue » est attribué au site. Selon cette légende, en effet, des hommes qui habitaient ce site sont spécialisés dans l’extraction des minerais de fer. Ayant des queues, ils viennent tôt dans le marché de Dogbo, faire les extractions de minerais de fer. Assis, ils font des trous dans lesquels ils dissimulaient leur queue pour opérer les extractions. Un jour, alors que les autres commerçants du marché ont constaté des trous là où ils s’asseyaient et déjà très étonnés de leurs comportements consistant à venir avant tous au marché, pour ne partir qu’après tous les autres usagers du marché, ils les ont piégés, en mettant de l’huile rouge dans les trous qui contenaient leurs queues. Ces trous, étant pris d’assaut par les fourmis magnans, qui ont commencé par les piquer de partout après installation le lendemain, ils ont dû détaler du marché. Tous les pourchassèrent pour les rattraper. Mais arriver à hauteur de Gounoudoudji, ils ont disparu. Ils ont dû accéder à leur refuge, d’où le nom, site des « Hommes à queue », définitivement collé à ce patrimoine, aujourd’hui à la quête d’une réelle réhabilitation.
Le DG/FAC, Gilbert Déou Malè en plein dans sa mission !
L’engagement du Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (DG/FAC), Gilbert Déou Malè, à valoriser le site des « Hommes à queue » est bien ferme. Et avec gravité, il l’a martelé lors de cette visite-découverte à laquelle il a convié les journalistes culturels. Des journalistes culturels qu’il entend associer à ce travail de révélation du site au monde, afin que Gounoudoudji soit une des grandes attractions des touristes de par le monde entier. Car, ce site, selon ses explications, présente d’immenses atouts touristiques qui pourraient constituer une véritable mine d’or, pour le Bénin. Ces engagements pris, Gilbert DéouMalè compte apporter la contribution du Fonds des Arts et de la culture, à la réalisation du Programme d’Action du Gouvernement (PAG). Un programme qui inscrit en lettres d’or, le tourisme comme un grand pilier de développement. Et pour joindre l’acte à la parole, se fondant sur le décret portant approbation des statuts du Fonds des Arts et de la culture (FAC), adopté en Conseil des Ministres, le 14 février 2018, qui fixe entre autres, comme domaine d’intervention du Fonds, « la dynamisation et la diversification du système de mobilisation des financements innovants…. », Gilbert DéouMalè s’est d’ores et déjà trouvé un partenaire de taille pour la valorisation du site. Il s’agit du Conseil de l’Entente « avec qui nous avons engagé des discussions et qui a accepté de nous accompagner pour valoriser le site », selon le DG/FAC. Surtout que selon le maire de la commune de Dogbo, le guide et animateur, Arimi Soglo, « tous les scientifiques et techniciens reconnaissent que le site mérite d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ». Les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ? Les prochains jours nous édifieront.
Donatien GBAGUIDI