« La sécurité régionale nous préoccupe »
« On le fera Monsieur l’Editorialiste. » La voix articulée de l’infatigable septuagénaire né le 17 mars 1943 à Abidjan a de quoi rassurer votre éditorialiste ayant fait le déplacement de Lomé (Togo) pour couvrir la troisième réunion annuelle des Ministres en charge de la Sécurité et des frontières du Conseil de l’Entente. Quand dans le hall bruyant de l’hôtel Sarakawa de Lomé au Togo, j’aborde le Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente, ce jour de clôture du vendredi 20 avril 2018 de la réunion des ministres de l’intérieur du Conseil, il m’accueille d’un sourire et prend mon protocole d’entretien, le lit et se rend disponible, le temps d’une pause-café. L’ancien Ministre de l’Emploi et de la Fonction Publique de Côte d’Ivoire de 1990 à 1993, sous la présidence du Président Félix Houphouët–Boigny et la primature du Président Alassane Ouattara s’est prêté à mes questions sans détour avec une brièveté enrichissante qui permet de saisir l’enjeu de la garantie de la sécurité et de la paix à partir des renseignements généraux au sein des Etats du Conseil de l’Entente. Lisez-plutôt.
Pourquoi la question sécuritaire régionale préoccupe si tant le Conseil de l’Entente dont vous êtes le Secrétaire Exécutif ?
La sécurité régionale nous préoccupe parce que la mission du Conseil de l’Entente dès l’origine en 1959, est de contribuer au maintien de la paix dans son Espace, de manière à créer un environnement propice au développement. Dans la mesure où la violence sous diverses formes, constitue une menace à la paix, le Conseil de l’Entente a le devoir de s’en préoccuper.
Vous avez commandité une étude relative à un MECANISME ENTENTE DE RENSEIGNEMENT. Peut-on savoir le mode de fonctionnement du mécanisme en question ?
La mise en place du Mécanisme Entente de Renseignement sera progressive. Elle commencera par la mise à niveau des systèmes nationaux de renseignement au regard des standards requis. Ensuite la création d’un environnement institutionnel et numérique sécurisé. Enfin la promotion d’un renseignement communautaire à l’échelle de l’Espace Entente.
Le mécanisme proposé pour les Etats du Conseil de l’Entente tient-il compte du droit des citoyens à la vie privée ?
Oui parce que les standards requis tiennent compte de cet élément.
Si le renseignement est l’investissement le plus rentable de l’Etat, il n’en demeure pas moins qu’il a un coût matériel, humain et financier. Les Etats du Conseil de l’Entente ont-ils les moyens de leurs ambitions ?
Oui, ils l’ont.
M. Patrice KOUAME, le mot renseignement soulève des fantasmes ici et ailleurs. Faudrait-il craindre pour les ressortissants béninois, togolais, ivoiriens, burkinabè et nigériens, une peur bleue de l’opération Condor (en espagnol : Operación Cóndor) qui est le nom donné à une campagne de répression et de lutte antiguérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay avec le soutien tacite des Etats-Unis au milieu des années 1970 ?
N’ayez aucune crainte. Nos pays sont soucieux du respect de l’Etat de droit qui comprend la garantie de la sécurité des individus.
Réalisation :
HERBERT DE SAINT TAUYE HOUNGNIBO
EDITORIALISTE_MATIN LIBRE
DROIT INTERNATIONAL ET INSTITUTIONS DIPLOMATIQUES