Le Front d’actions des syndicats des trois ordres de l’enseignement a suspendu sa motion de grève de 96 heures. 38 syndicats sur les 54 signataires de la motion ont été hier, au cours d’une rencontre décisive sur la situation qui prévaut dans leur secteur, favorables à la suspension immédiate des mouvements de débrayages à compter de ce mardi 24 avril à zéro heure. Cette rencontre qui a définitivement consacré le dégel de la tension sociale, et donc la reprise générale des cours, s’est tenue à la bourse du travail de Cotonou. A l’occasion, faute de consensus, les participants ont soumis au vote, la question cruciale de la suspension ou non de la motion. Et démocratiquement, sans surprise, la majorité l’a emporté. En réalité, la plupart des acteurs désiraient, depuis fort longtemps, renouer avec les activités académiques, surtout après la bonne foi du gouvernement qui n’a opéré aucune défalcation sur les salaires du mois de mars. Cela a d’ailleurs induit la levée de la motion par 3 centrales syndicales à savoir Csa-Bénin, Cgtb, Csub. Le temps leur donne raison, ainsi qu’aux autres qui ont compris plus tôt que cette politique du jusqu’au-boutisme était préjudiciable à des âmes innocentes, à l’avenir de la Nation. Hier, seulement 4 syndicats ont opté pour la poursuite du mouvement. Ils ne pourront pas assouvir leur soif de maintenir l’école béninoise dans la tourmente. La loi de la majorité a prévalu, et c’est heureux pour ces nombreux enfants qui ne demandent pas mieux. Le Front d’actions des syndicats des trois ordres de l’enseignement appelle donc tous ses militants à la reprise des classes pour compter du jeudi 26 avril 2018, c’est-à-dire dès la reprise des classes au terme des congés de fin du 2e trimestre. Au finish, la menace d’une année blanche est désormais écartée. La preuve que sous nos cieux, les hommes sont toujours en mesure de se surpasser quand il s’agit de la défense d’un idéal commun. C’est le Bénin qui en sort grandi.
Arnaud DOUMANHOUN