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Après le passage du chef de l’Etat dans l’émission « Internationales »: Francis Kpatindé parle des coulisses de l’interview
Publié le mercredi 25 avril 2018  |  L`événement Précis




« Le Président Talon voulait les vraies questions et les gens qui le bousculent »

Un des journalistes ayant interviewé le président Patrice Talon dans le cadre de l’émission L’Internationales, Francis Kpatindé, rédacteur en chef du journal Le Monde, a évoqué les coulisses de la réalisation de ladite émission. Suivez ses explications.



Vous êtes l’un des journalistes à avoir interviewé le président Patrice Talon. Comment est-ce que vous avez préparé cette émission?

Cette émission n’a pas été préparée avec le chef de l’État. Elle a été préparée entre Françoise Joly qui est rédactrice en chef de l’internationales à TV5 monde et moi-même. Nous étions les premiers à arriver à Cotonou. Françoise Joly est arrivée, elle, le mercredi et moi, le jeudi. On s’est vu une ou deux fois pour faire le point et savoir les thématiques à aborder. On devrait être trois avec Sophie Malibeaux de RFI. Mais à cause des grèves à Air France, elle n’a pas pu rejoindre Cotonou.



Est-ce le président qui a souhaité cette émission ?

Cette émission était dans le pippe-line depuis plusieurs mois. Parce que vous savez, ça ne s’organise pas du jour au lendemain, ce type d’émission. Tv5, Rfi et Le Monde ont souhaité interviewé le Président au moment où il bouclait ses deux années au pouvoir. C’était prévu déjà pour l’année dernière pour la première année du président Talon. Mais, ça n’a pas pu se faire, et donc ils ont repris rendez-vous pour l’an 2 de l’exercice du pouvoir du président Béninois.



Dites-nous comment vous faites le choix de vos invités ?

L’Internationales ne concerne pas que d’Afrique. Il y a la Russie, les États unis et aussi des gens en Europe. Donc, c’est une émission internationale. Du coup, on choisit des personnalités d’intérêt international. Ça peut être le président des Nations Unies, ça peut être Michaelle Jean, la secrétaire générale de l’OIF, parfois c’est un ministre, un diplomate français ou un diplomate étranger. Donc, d’une semaine à l’autre, l’Internationales reçoit des invités qui ne sont jamais les mêmes et qui ne sont pas issus du même continent. Ayant manqué le rendez-vous à l’an 1, nous avons le rendez-vous pour l’an II et les tractations ont commencé depuis plusieurs semaines. Le président a marqué son accord. Ce n’est pas le Président Talon qui invite. Ce n’était pas une affaire de promotion, il ne s’agit pas de communication, il s’agit d’information. D’ailleurs, je n’ai pas vu le président Patrice Talon depuis qu’il a été élu à la tête du Bénin. Je l’ai vu alors qu’il était en exil à Paris.



Sur cette émission l’Internationales, est-ce que les questions ont été connues à l’avance?

Non. Ce serait une injure pour Rfi, TV5 et le monde que de croire que ces trois organes ont communiqué les questions à l’avance à l’équipe du président Talon. Le monde, jamais on ne communique les questions à l’avance. Et de toute façon, le président Talon n’était pas demandeur de cela. Il voulait de vraies questions, il voulait des gens qui le bousculent. On ne lui a donc communiqué aucune question.



Avez-vous été satisfaits des réponses que le président Patrice Talon vous a données ?

Pour certaines réponses, oui. Et pour d’autres, peut-être un peu moins. C’est à vous de juger. Nous, on ne peut pas être juge et partie. Notre boulot, c’est de poser des questions, même les questions les plus gênantes et il a répondu à sa manière.



C’est une émission de 50 minutes environ. Est-ce que le président Talon a fait langue de bois?

Ceux qui connaissent le président Talon savent qu’il ne fait pas la langue de bois. C’est quelqu’un qui dit ce qu’il pense. Qui adore les questions qui gênent. Ça lui permet de réagir. Sinon, il n’aurait pas choisi le Monde, TV5 ni Rfi. Il aurait choisi peut-être un organe acquis à sa cause. Ce qui n’a pas été le cas. De toute façon, moi je ne suis pas connu pour être quelqu’un de tendre dans mon boulot. Il le savait. Et ma consœur de TV5 avec qui j’ai fait l’interview, vous savez, c’est une grande journaliste française. C’est elle qui, pendant des années, a fait l’émission envoyé spécial à France 2. Donc, c’est une grande journaliste réputée grand reporter. Elle a fait des guerres en Afghanistan, au Moyen Orient et partout ailleurs. Donc, ce n’est pas des gens qu’on manipule et qui se laissent avoir.



Est-ce que vous êtes sorti satisfait après avoir réalisé cette émission ?

Oui. Moi, j’ai eu des réponses à quelques-unes des questions que j’ai posées. Vous aurez constaté que j’ai posé des questions que je voulais, par exemple sur la famille du président, sur les affaires, sur le fait qu’il soit devenu impopulaire, qu’il ait toute la classe politique contre lui.



Dites-nous un mot sur la préparation, je veux dire les coulisses, de cette émission.

Il n’y a pas eu beaucoup de secrets. On s’est vu ma consœur et moi à l’hôtel et on a préparé un peu dans sa chambre, bien-sûr avec son assistant. On s’est dit, voilà comment on amène les sujets. On s’est entendu sur le rythme à imprimer et on savait qu’on avait 50 minutes. C’est peu. Et comme le président Talon est connu pour parler, il ne faut pas hésiter à l’interrompre. C’est ce qu’on a fait, quelques fois. Après les techniciens de TV5 Monde se sont installés dans une salle du palais de la république avec leurs appareils. Il y avait l’Ortb aussi. Nous, on s’est assis tous les deux face à lui et on a été maquillé naturellement comme il se doit à la télé et on lui a posé les questions qu’on voulait et il s’est plié au jeu.



Réalisation : Frisson Radio
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