Opération Rambo, et tenez-vous tranquille, c’est au minimum 500 jeunes en perdition. Le chiffre est alarmant, l’inconscience hyper élevée et la problématique d’une jeunesse bas de gamme à sauver plus que jamais d’actualité. Fatalité ou pas, des centaines de bras valides sont perdus et le développement d’un pays au pied du mur. Triste film ! Et impossible pour des développeurs de ne pas s’émouvoir. Comme il est inimaginable pour un vrai visionnaire, avec autant de gâchis, de jeter les armes et, tout au moins, de ne pas essayer de faire le diagnostic, se poser les bonnes questions et attaquer le mal à la racine.
Déjà, une certitude dans le Bénin ‘‘jeune’’ d’aujourd’hui, la main d’œuvre qualifiée laisse à désirer et la solidarité entrepreneuriale, un vœu pieux. Mais, l’argent ‘‘chaud’’, un dieu. Et quand on en arrive à sa quête, par des chemins tortueux, bonjour les dégâts et byebye à une société équilibrée grâce à une jeunesse au service du développement. Revenons d’abord à nos brebis égarées. Actuellement, sans confiance et des facilités pour se bâtir un avenir, elles dénoncent les décideurs.
Effectivement, depuis des décennies, aucune politique probante pour sortir, de façon pérenne, les jeunes d’un inquiétant no man’s land, et par la même occasion, garantir une sécurité vitale à la société. Vues de plus près, les statistiques montrent que l’initiative privée souffre, en grande partie, d’une mauvaise canalisation de la puissance motrice de la couche juvénile. L’autre a dit qu’il n’y a de richesse que d’hommes.
Alors, puisqu’au Bénin, la jeunesse n’est bonne qu’à errer dans les cybercafés, sortir des incongruités des ‘‘laboratoires’’ et hisser, en temps d’élections, les politiques au pouvoir, pourquoi donc s’étonner que psychologiquement, moralement et économiquement, elle ne soit toujours pas au rendez-vous de l’histoire ?
Eh oui ! S’il y a nécessité de reconvertir, au plus vite, les 500 jeunes cybercriminels, il est quand même inadmissible de continuer à végéter dans un système totalement improductif pour la Nation. D’ailleurs, on ne le dira jamais assez. Inadaptées à notre réalité et à nos besoins, les filières de formations qu’offrent aujourd’hui nos universités, conduisent tout droit au chômage.
En plus, avec des formations approximatives, l’insertion dans un milieu professionnel et la possibilité de gagner honnêtement sa vie, tournent au drame. Surtout, ne me dites pas que quand des adultes pillent et trichent pour faire réussir leurs enfants aux concours, que les autres aillent dormir et n’aient pas envie de se donner tous les moyens de parvenir. C’est dire qu’amoindrir le nombre des jeunes désœuvrés d’aujourd’hui, et adultes dépendants de demain, c’est affronter les innombrables tares de notre société. Elles s’appellent formations inadaptées et au rabais, déficit de Réseaux de solidarité de jeunes et que sais-je encore ?
Sinon, qui ne sait pas que le travail doit être la seule référence et que la jeunesse embrouillée a besoin de modèles sains ? Ou encore, de ces grandes figures qui méthodiquement, ont acquis des connaissances, accumulé de l’expérience, développé leur personnalité, gagné décemment leur vie et contribué au développement de leur Nation ? En tout cas, qui va lentement va sûrement. Enfin, « si jeunesse savait, si vieillesse pouvait », le Bénin rayonnera. Et c’est mieux !
Angelo DOSSOUMOU