Greffe du tribunal de première instance de Cotonou:Abou Séidou sommé de justifier un déficit de plus de 1,5 milliard (Un audit de gestion des greffes des tribunaux et cours en vue)
L’ancien greffier en chef du tribunal de première instance de première classe de Cotonou a des soucis à se faire. Des anomalies ont été relevées au niveau de sa gestion au cours de ses dernières années de service. Le Conseil des ministres de ce mercredi 25 avril a évoqué certaines incohérences y relatives et l’intéressé devra en répondre devant les juridictions compétentes.
Des incohérences d’une ampleur considérable entre les soldes attendus et les soldes effectivement disponibles dans les différents comptes bancaires du greffe du tribunal de première instance de première classe de Cotonou ont été relevées et mises en exergue dans le compte rendu du Conseil des ministres rendu public ce mercredi 25 avril. « Il est noté un déficit d’un milliard cinq cent quinze millions cinq cent cinquante mille trois cent onze (1 515 550 311) F Cfa dans la gestion de l’ancien greffier en chef, Abou Séidou, à la date du 9 mars 2018 », a précisé au cours de son traditionnel point de presse à la Présidence de la République, le ministre de la Justice, Joseph Djogbénou. Il est à retenir de ses explications que « ce déficit se décline ainsi qu’il suit : solde débiteur d’un milliard quatre cent douze millions trois cent quinze mille cinq cent quatre-vingt-cinq (1 412 315 585) F Cfa sur le compte consignation, solde débiteur de quatre millions sept cent trois mille six cent soixante-dix-huit (4 703 678) F Cfa sur le compte scellé, solde débiteur de quatre-vingt-dix-huit millions cinq cent trente et un mille quarante-huit (98 531 048) F Cfa sur le compte succession.
Le Conseil des ministres a donc décidé de la saisine du procureur de la République pour faire la lumière sur cette affaire, surtout que la passation de service entre l’ancien greffier en chef admis à faire valoir ses droits à la retraite et son successeur n’a pu se dérouler que cinq mois après son départ et ce, sous la contrainte. Il est à préciser que « les sommes d’argent déposées sur ces différents comptes représentent les sommes reçues par le greffier en chef au titre des consignations ordonnées par décision judiciaire, les fonds de scellés ainsi que les fonds de certaines successions dont la gestion lui est confiée », a aussi indiqué le ministre de la Justice.
Face à cet état de choses, le ministre de la Justice a été instruit à l’effet de faire procéder à un audit de gestion des greffes de tous les tribunaux et Cours d’appel, sur la période des cinq dernières années.
La maison Justice n’est pas encore sortie de l’auberge, pourrait-on dire, lorsqu’on sait qu’il y a quelques années, elle avait été ébranlée par l’affaire dite des frais de justice criminelle qui ont vu écroués plusieurs magistrats et d’autres acteurs du secteur. On devra aussi y lire la détermination du gouvernement à faire tomber toutes les poches de mal gouvernance, où qu’elles se situent?
Josué F. MEHOUENOU