Six morts, quatre blessés graves et dix-huit cases brûlées, c’est le bilan partiel du drame orchestré par les Peuls transhumants aux environs de 2 h, vendredi 27 avril dernier, à Kaodji/Kadjogbé, un hameau frontalier actuellement disputé par Savè et Kétou. Ils sont allés surprendre nuitamment les populations dans leur sommeil,semant la débandade à coups de fusils et de machettes. Six personnes ont trouvé la mort des suites de cet acte crapuleux d’une rare violence. Les blessés suivent actuellement des soins intensifs à l’hôpital.
Selon le chef d’arrondissement d’Idigny, Rabiou Raoufou, qui persiste et signe que le hameau en question est sur son territoire à Kétou, tout serait partie d’un affrontement, mercredi 26 avril dernier, entre les agriculteurs et les éleveurs transhumants dont les troupeaux auraient dévasté plusieurs champs du village. Une bagarre a éclaté entre les deux parties. Laquelle se serait soldée par deux morts dans le rang des Peuls transhumants, informe le chef d’arrondissement d’Idigny, joint par téléphone. Les bouviers ont décidé alors de se venger. Ils sont revenus à la charge dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 avril dernier, pour s’en prendre aux habitants du village. Ils ont semé la terreur et la désolation pendant plusieurs heures avant de prendre la fuite, regrette le conseiller communal de Kétou.
Tout comme le chef d’arrondissement d’Idigny, le préfet du Plateau, Valère Sètonnougbo, joint par téléphone, déplore aussi les actes odieux de ces éleveurs peuls, alors que la campagne de la transhumance au titre de 2017-2018 est terminée depuis le 31 mars dernier dans la zone. L’autorité préfectorale précise, tout de même, que le village Koadi encore appelé Kadjogbé où s’est produit le drame se trouve dans l’arrondissement de Bessane dans la commune de Savè. Et mieux, le rapport à lui produit par ses services compétents fait état de six morts. Le préfet dit qu’il suit de très près la situation sur le terrain. Il assure avoir déjà pris de son côté des dispositions utiles pour empêcher la progression de ces Peuls sur le territoire de Kétou. Il dit avoir réquisitionné trente militaires pour aller renforcer le dispositif sécuritaire dans la zone située à plus de soixante kilomètres au nord de Kétou.
Son collègue des Collines en a fait de même pour sécuriser la zone. Les forces de l’ordre et de défense ont mené déjà plusieurs battues à la recherche de ces Peuls transhumants dans la zone. Mais ces fouilles forestières n’ont jusque-là rien donné. La situation est sous contrôle pour assurer la quiétude de la population et maîtriser ces éleveurs peuhls qui tenteront de s’infiltrer sur le territoire du département du Plateau en général et de Kétou en particulier, rassurent les autorités.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau