Un véritable scandale, l’affaire Ebomaf vient révéler le complot que le régime défunt tramait contre le pays. Et pour cause !
Avec quelles ressources le candidat de l’ancien locataire du palais de La Marina au scrutin présidentiel de 2016 remboursera-t-il Ebomaf s’il sortait victorieux de cette élection ? C’est la question que se posent les observateurs avertis de l’actualité politique nationale après l’éclatement de l’affaire Ebomaf. C’est à croire que si l’objectif de Yayi Boni avait été atteint il y a 2 ans, Ebomaf serait remboursé soit avec l’argent de l’Etat, soit par des surfacturations des marchés publics au profit du créancier. Avec le recul, on donne raison à l’actuel gouvernement pour avoir suspendu et renégocié les contrats de travaux conclus avec l’intéressé à la veille de l’élection présidentielle.
Quoique disent les détracteurs du régime du Nouveau départ, cette affaire révèle un pan de la gouvernance précédente. Elle doit interpeller la conscience générale. L’opinion doit s’interroger sur la personnalité des dirigeants qui ont géré le pays 10 ans durant avec les scandales a foison. La plainte de Ebomaf est la preuve que le mal est profond. Elle amène à se demander combien d’autres Ebomaf sont cachés ou réduites au silence du fait de cette gouvernance hasardeuse.
C’est donc ces sous qui ont servi à corrompre les jeunes, femmes et zemidjans alignés sous le soleil pour percevoir 2.000 ou 5.000 FCFA au palais de La Marina en pleine campagne électorale en 2016. Si c’était une affaire régulière, le principal mis en cause aurait procédé autrement, puisqu’il vient du marché financier et sait bien comment ces genres de transaction fonctionnent.
La question se pose alors de savoir pourquoi ce raccourci s’il n’y avait pas une idée d’entourloupe ? Pourquoi n’a-t-il pas réglé la dette comme prévu bien qu’ayant opéré la vente de ses actions ? Il serait indécent de voir une main invisible ou un coup politique derrière cette affaire, car aucun opérateur économique ne peut passer en pertes et profits 15 milliards sans réagir. Alors, que les mis en cause aient le courage d’assumer leurs responsabilités plutôt que de chercher à agiter l’argument de règlement de comptes politiques.
A. T.