La sanction est sans appel ! L’approche pédagogique face à un mal qui a traversé les âges, pourtant désigné comme un handicap majeur au relèvement socioéconomique des pays africains en général et du Bénin en particulier. Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a décidé de la radiation des 27 agents de la police républicaine impliqués dans la mauvaise gestion des fonds additionnels mis à la disposition des unités opérationnelles de l’ex police et gendarmerie nationales. A en croire le garde des sceaux, Joseph Djogbénou qui a rapporté la nouvelle hier, à l’occasion de son traditionnel compte rendu du conseil des ministres à la présidence de la République, la décision du gouvernement fait suite à l’avis des conseils de discipline qui ont statué sur la gravité des fautes professionnelles commises par ces hommes en uniforme. Au dire du ministre de la justice, ils ont émis des avis variant de la non activité temporaire à la radiation avec perte de grade à l’égard des 27 ex-policiers et ex-gendarmes concernés. Et en vertu de son pouvoir réglementaire, le ministre de l’intérieur a tranché. Ils sont purement et simplement radiés, et devront déposer les jours à venir armes et treillis. Le gouvernement applique la loi avec rigueur dès qu’il s’agit de faits de prévarication des ressources publiques. « L’insécurité de façon générale a été le mal qui a longtemps caractérisé notre pays. Pourtant, nous avons les moyens. Le gouvernement a décidé de puiser les ressources là où il faut, les mettre à la disposition des agents formés et mandatés pour assurer notre sécurité. Il n’y a pas de bonheur a appliqué la loi dans sa rigueur. Nous espérons que le bien public sera désormais respecté », a déclaré Joseph Djogbénou. Il faut observer que les mis en cause sont coupables de détournement des fonds additionnels à eux affectés à des fins autres que leur destination initiale (renforcement du dispositif sécuritaire) ou les ont utilisés sans justifications objectives. D’où les graves irrégularités relevées par les missions de contrôles dans la gestion desdits fonds. « J’en appelle à la conscience de chaque agent public. Ce que le gouvernement souhaite, c’est ne plus voir se passer des actes de prévarication, de détournement des ressources publiques. Si cela disparaît, les sanctions disparaîtront. Malheureusement et douloureusement, les mêmes sanctions seront appliquées quand les mêmes faits se reproduiront. Si on ne le fait pas, le bien public sera méprisé », a laissé entendre le garde des sceaux, avant de rappeler que la radiation n’est que l’étape de la sanction administrative. Les agents concernés subiront ensuite des poursuites judiciaires.
Arnaud DOUMANHOUN