Les malfrats ont fait parler d’eux aux premières heures du vendredi 4 mai dernier à Porto-Novo, en emportant 35 millions F Cfa, après cambriolage d’une poissonnerie dont la promotrice a été ligotée. Un des gangsters et deux suspects proches de la victime ont été arrêtés et actuellement en garde à vue au commissariat central de Porto-Novo pour la suite de l’enquête.
Un établissement spécialisé dans la vente des produits de poissonnerie et autres viandes congelées sis au carrefour Cinquantenaire à Porto-Novo non loin de la Clcam Ouando, a été la cible des malfrats aux premières heures du vendredi 4 mai. En effet, profitant de la grande pluie qui s’est abattue sur la ville aux environs de 2 h du matin, des gangsters au nombre de trois, selon les recoupements, ont réussi à s’introduire par effraction dans la chambre de la patronne de la poissonnerie située au premier étage de l’établissement installé au rez-de-chaussée. Ils ont défoncé les portes de la chambre et ligoté la dame bandant sa bouche et liant ses pieds et mains. Les malfrats ont exercé aussi la même violence sur sa fille qui partageait la même chambre avec elle. Ils ont par la suite menacé les deux, avec une arme au poing, leur demandant de leur donner les fonds qu’elles ont sur elles. Maîtrisée et n’ayant plus le choix, la patronne a fini par leur indiquer là où se trouve l’argent pour avoir certainement la vie sauve. Les malfrats ont emporté un montant de 35 millions F Cfa qui constitue les recettes de la veille. Mais tout n’a pas tourné rond pour ces gangsters au cours de l’opération. Deux ont réussi à s’enfuir mais le troisième a raté sa fuite. Il est tombé dans un atelier de soudure jouxtant la poissonnerie. Il avait emprunté le toit de l’atelier pour s’échapper quand subitement la toiture faite en feuilles de tôle s’est effondrée. Il s’est vu renversé au sol et s’est retrouvé grièvement blessé notamment au front par des ferrailles entreposées pêle-mêle dans l’atelier dont le mur était très haut. Comme si c’était un vendredi noir pour lui, il a été bloqué dans sa fuite. Le portail de l’atelier était hermétiquement fermé et il ne pouvait plus poursuivre sa course. Il a été obligé de se cacher sous des ferrailles de l’atelier. Mais il sera débusqué de sa cachette par les apprentis qui balayaient la maison tôt ce matin. Il sera arrêté avec un pistolet de fabrication artisanale retrouvé loin de lui dans l’atelier. L’arme serait certainement tombée des mains de ses deux autres acolytes fuyards. Outre le pistolet, il a été retrouvé sur les lieux, le sac contenant les fonds mais vide. C’est seulement le portable de la dame qu’ils ont laissé dans le sac de couleur noire, selon des témoignages recueillis sur place. Un indice qui fera savoir qu’il faisait partie de la bande ayant opéré dans la poissonnerie. La patronne ainsi que sa fille n’ont été détachées par la suite que quatre heures après.
Le malfrat sera confié aux éléments de la Police républicaine alertés par la population. Passé à l’interrogatoire, il n’a pas hésité à cracher le morceau. Il a clairement déclaré que c’est un agent de la poissonnerie qui a vendu la mèche au réseau l’informant de ce que les recettes de la veille n’ont pas été versées à la banque. Il serait allé plus loin en donnant aux malfrats le plan de la maison et la chambre où habitait sa patronne qui détenait les fonds. Cet employé serait aussi arrêté par la Police. Il est venu au service à 8 h d’ordinaire comme s’il n’était au courant de rien. Mais il a été cueilli par la Police qui l’a embarqué aussitôt, après un retour sur les lieux du crime avec le malfrat arrêté pour la reconstitution des faits. Un deuxième suspect qui se trouve être client de la victime et le grand frère utérin de l’agent complice de l’opération, a été également interpellé mais dans la journée du samedi 5 mai dernier. Il est aussi aux mains de la Police tout comme les deux autres personnes arrêtées. Aux dernières nouvelles, la Police aurait récupéré, après des fouilles, un montant de 3,816 millions F Cfa sur les 35 millions emportés. Les enquêtes se poursuivent actuellement pour arrêter les deux autres éléments de la bande activement recherchés par la Police.