Le PAICV, le plus grand parti de l'opposition capverdienne proposera au gouvernement l'ouverture d'un processus de régularisation des citoyens de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de promouvoir leur "pleine intégration", a annoncé mardi un de ses dirigeants.
La proposition a été discutée à la Commission politique du Parti africain de l'indépendance du Cap-Vert (PAICV), qui s'est réunie lundi.
"Nous avons décidé de proposer au groupe parlementaire du PAICV la rédaction d'un projet de loi qui permettrait, exceptionnellement, l'ouverture d'un processus spécial de légalisation en faveur des citoyens de la CEDEAO, région avec laquelle le Cap-Vert entretient des liens historiques et politiques et culturelles qui remontent à la lutte pour la libération nationale", a déclaré Walter Evora, membre de la Commission politique.
Le PAICV soumettra la proposition à la prochaine session parlementaire au cours de laquelle il interrogera le gouvernement sur la situation de la diaspora capverdienne.
"Nous reconnaissons que l'immigration, bien gérée, est un facteur de croissance et de transformation économique, politique et culturelle des pays, et nous comprenons que le Cap-Vert devrait donner un signal fort aux Etats membres de la CEDEAO sur la façon dont nous nous engageons pour que ses citoyens soient bien intégrés au Cap-Vert", a poursuivi le député lors d'une conférence de presse, mardi.
Outre le Cap-Vert, la CEDEAO comprend la Guinée Bissau, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Conakry, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Selon les données de l'Institut national de la statistique (INE), le Cap-Vert compte environ 18.000 immigrants légalisés, ce qui correspond à environ 3% de la population totale, principalement des Africains.
Beaucoup d'autres étrangers ne sont toujours pas légalisés et se plaignent de la bureaucratie et du retard dans l'obtention de documents pour régulariser leur séjour, ce qui est l'un des plus gros problèmes auxquels ils sont confrontés dans le pays.
En 2014, le précédent gouvernement du PAICV a approuvé une loi de régularisation extraordinaire dans laquelle les étrangers avaient 90 jours pour demander un permis de séjour temporaire.
En mai de l'année dernière, Carmen Furtado, directrice de l'immigration capverdienne, a reconnu que la communauté immigrante du pays est toujours confrontée à plusieurs problèmes, mais a souligné les efforts du gouvernement pour les résoudre et promouvoir leur plus grande intégration dans l'archipel.