L’un, Premier président de l’ère du renouveau démocratique aimait faire rendre gorge. L’autre, brillant cadre de l’Etat s’est toujours affiché comme un farouche défenseur des causes nobles. Hercule, surnomme-t-on l’ancien président Nicéphore Soglo. Ceci, pour sa détermination à soulever des montagnes. Dites le Renard de Djrègbé et les Béninois se rappelleront Albert Tévoèdjrè et tout le tapage qu’il pouvait faire quand dix millions sont indélicatement décaissés pour les soins d’une ancienne première dame.
En un mot, contre la corruption et l’impunité, ce sont deux grosses personnalités, aux réactions promptes et énergiques. Jadis, sur ce terrain et face aux dossiers à scandales, il était difficile qu’ils soient de marbre. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, Nicéphore Soglo ne ratait aucune occasion pour sortir de ses tiroirs, une étude de la Banque mondiale sur l’affaire Icc-services. Désormais serviteur de sa patrie pour une gouvernance qui ne pèse pas sur les populations, Albert Tévoèdjrè, le Frère Melchior, compte, sans doute, pleinement remplir sa dernière mission.
Inutile de rappeler à nos illustres Pépés que sur la voie du développement intégral du Bénin, le chantier le plus préoccupant reste toujours celui de la lutte contre la corruption. Elle ronge le pays, continue de détruire tout sur son passage et appelle à la tâche, toutes les forces vives de la Nation.
Malheureusement, en dépit de cette triste réalité, pour le moment, ils s’éloignent de l’essentiel. Surtout, au regard de l’actualité brûlante, leur silence pèse lourd. Sans vouloir leur faire injure, il est si assourdissant qu’il y a lieu de se demander, si entretemps, leur intime conviction a été dévoyée. Sinon, que peut bien comprendre la jeunesse quand leur voix est totalement inaudible dans les débats où on les attend ?
Véritablement, pour rester des modèles et des repères pour la génération montante, Hercule et le Frère Melchior ne devraient jamais rater l’occasion de donner leur point de vue et de condamner, comme cela se doit, la gabegie et la prévarication, d’où qu’elles viennent. Mais là, simple remarque, le dossier « Siège de l’Assemblée nationale » est sur le tapis et l’avis de nos dinosaures politiques en sursis.
A une autre époque, ils auraient immédiatement pris leur bâton de pèlerin, trouvé un second souffle pour crier haro sur le baudet. En tout cas, avant de les prendre complètement à défaut, accordons-leur encore, pour un laps de temps, le bénéfice du doute. Toutefois, la jeunesse, leurs enfants s’impatientent de se rassurer qu’aucunement, ils n’ont renoncé à un combat capital et de longue haleine.
Peut-être que c’est moi qui ai tort. Mais, que le patriarche Soglo priorise un communiqué pour saluer l’installation du Cos-Lépi dans le contexte actuel, allons-y comprendre quelque chose. Bien vrai que le respect des règles démocratiques établies est un enjeu. Seulement, je continue de croire que pour sortir notre pays de l’ornière, l’urgence est ailleurs. D’abord et avant tout, une lutte implacable contre la corruption sans laquelle l’Afrique serait le continent le plus puissant. Voilà un chantier pour lequel devraient, en principe, s’investir, corps et âme, Hercule et le frère Melchior. Un clin d’œil juste pour attirer leur attention afin qu’ils avisent. Et, c’est sans rancune !
Angelo DOSSOUMOU