Comme Cotonou, Abomey-Calavi, ou Comé, Parakou s’apprête, depuis ce mardi 8 mai, à avoir son Plan d’actions d’accélération de la riposte contre le Vih-Sida. L’élaboration du document est au centre d’un atelier de deux jours organisé à l’hôtel de ville, sur l’opérationnalisation de la Déclaration de Paris 2014 visant à mettre fin à l’épidémie d’ici 2030.
Par Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
La Déclaration de Paris sur le Sida fait suite à la rencontre qui a réuni, le 1er décembre 2014, les maires des grandes villes du monde qui recèlent le plus grand nombre de personnes vivant avec le Vih-Sida. C’était à l’initiative de l’Onusida, de ses partenaires et de la mairie de Paris.
Au Bénin, Parakou fait partie des villes dont les maires se sont retrouvés à Cotonou, le 15 décembre 2015, pour entériner ladite déclaration. Mais depuis lors, la ville n’a pas encore son plan d’actions d’accélération de la riposte contre le Vih-Sida. C’est pour élaborer ce document qu’un atelier de deux jours se tient, depuis ce mardi 8 mai, à la salle des fêtes de son hôtel de ville. A l’issue des deux jours que dureront les travaux, la ville disposera de son plan aligné sur le plan stratégique national, les objectifs 90-90-90 ou le plan de rattrapage d’urgence, avec un budget réaliste dont la mise en œuvre sera intégrée à son Plan de développement communal (Pdc).
« C’est tout un défi pour la ville de Parakou où des personnes infectées ignorent encore leur état sérologique, des comportements à risques continuent d’être observés et où faire le dépistage n’est pas encore un réflexe pour les populations », a fait remarquer le premier adjoint au maire, Ibrahim Chabi Mama. Avec l’avènement du plan en cours d’élaboration, il espère voir la progression de l’épidémie freiner à Parakou.
Eugène Agboton, représentant le préfet du Borgou, voit à travers ce plan un document stratégique de planification qui sera d’un grand apport pour la mairie de Parakou, en ce qui concerne la lutte contre le Vih.
Pour la directrice pays Onusida Bénin, Marie-Margarete Molnar, les villes ont intérêt à s’engager dans la riposte au Vih, car elles constituent de grands carrefours et des zones de grandes concentrations de personnes. Celles du Bénin portent, selon elle, une grande part du fardeau du Vih. Elles pourraient même être confrontées à une augmentation de l’épidémie en l’absence de mesures urgentes et efficaces. L’objectif dans le département du Borgou, explique-t-elle, est de passer de près de 500 à 125 nouvelles infections à Vih maximum en 2020, de 300 décès aujourd’hui par an à 75 au maximum en 2020. « La prévalence du Vih chez les jeunes de 15 à 24 ans à Parakou, est trois fois plus élevée que la moyenne nationale pour cette même tranche d’âge », a-t-elle signalé. Elle a rassuré de la disponibilité de l’Onusida aux côtés d’autres institutions comme Unfpa, Unicef ou Abms-psi, à accompagner la ville de Parakou dans la mise en place d’un cadre de partenariat, pour le financement et l’exécution de son plan.
En dehors des responsables des structures en charge de la riposte contre le Vih dans la ville, les cadres techniques de la mairie et de ses arrondissements prennent également part à cet atelier. Il y a aussi les représentants des systèmes sanitaire et social, des jeunes et des femmes.
Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori