Le calvaire des patients prend fin dans les formations sanitaires publiques. Après plusieurs semaines de paralysie des activités dans les hôpitaux, le collectif des syndicats du secteur de la santé a suspendu sa motion de grève ce mercredi 09 mai 2018. Ceci, à la faveur d’une Assemblée générale à laquelle étaient conviés tous les responsables syndicaux, signataires de la motion de grève…
Venus des douze départements du Bénin, les responsables syndicaux du secteur de la santé ont, à l’unanimité, décidé de la suspension de leur motion de grève. Faut-il le rappeler, les partenaires sociaux du secteur sanitaire avaient déclenché un mouvement de grève pour protester contre les réformes non inclusives et exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative. Le mouvement deviendra davantage corsé lorsque l’Assemblée nationale a voté la loi portant retrait du droit de grève aux travailleurs de certains secteurs dont celui de la santé. Le pire a été évité lorsque la Cour constitutionnelle a déclaré contraire à la Constitution, le retrait du droit de grève. Mais les mouvements de débrayages se sont poursuivis pour exiger la satisfaction des revendications des agents de la santé. Selon le porte-parole du collectif des syndicats du secteur de la santé, la tendance était à la levée de la motion de grève, au cours de l’Assemblée générale. Le collectif ne peut que s’aligner sur la position des différentes confédérations syndicales qui le composent,a laissé entendre Adolphe Houssou.Il a par ailleurs déploré la méthode du gouvernement pour faire plier les grévistes. A l’en croire, le gouvernement a utilisé la dictature de la défalcation pour éteindre le feu de la grève. Le syndicaliste assure cependant que le pouvoir n’a pas gagné. Selon lui, il s’agit d’un repli tactique pour mieux revenir à la charge. « Nous déposons les armes mais nous avons le pied sur la gâchette », a-t-il indiqué. Adolphe Houssou a, enfin, invité les agents de santé à retourner au travail dès lundi prochain. Voilà qui soulage tout de même, les patients qui, désormais, pourront bénéficier d’une meilleure prise en charge quand bien même il faut déplorer le fait que le gouvernement soit resté campé sur sa position de ne pas donner satisfaction aux revendications des travailleurs de la santé.
Aziz BADAROU