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Benin: L’opposant Ajavon demande la « protection » de la Cour africaine des droits de l’homme
Publié le vendredi 11 mai 2018  |  Le Griot.info
Sébastien
© aCotonou.com par Didier Kpassassi
Sébastien Ajavon,Président du Conseil National du Patronat béninois lors Séminaire de vulgarisation des acquis de la loi des finances rectificatives gestions 2016 au profit des entreprises.
Benin-Marina Cotonou 29 Juillet 2016. Séminaire de vulgarisation des acquis de la loi des finances rectificatives gestions 2016 au profit des entreprises




L’opposant politique et homme d’affaires béninois, Sébastien Ajavon, a demandé la « protection » de la Cour africaine des droits de l’homme mercredi à Arusha (Tanzanie) et réclamé plus de 800 millions d’euros de dommages et intérêts à l’Etat béninois.

Ajavon « demande la protection de sa personne et de ses droits, la juridiction béninoise n’étant pas en mesure de le faire », a expliqué à la Cour Me Julien Bensimhon, l’un de ses avocats devant le tribunal à Arusha.

Les avocats de M. Ajavon sont revenus tour à tour sur plusieurs affaires qu’ils qualifient « d’acharnement » et de « complot ourdi » contre leurs client depuis fin 2016. Ils ont notamment évoqué la saisie de 18 kg de cocaïne dans un conteneur de sa société d’importation, une affaire pour laquelle il a été relaxé.

Il y a aussi la suspension pendant plusieurs mois de deux médias dont il est le propriétaire, et plus récemment un redressement fiscal contre sa société d’importation à hauteur de 254 millions d’euros.

Pour atteinte à « son droit à la liberté, à son droit à la propriété, à son droit à un procès équitable, ainsi qu’à son droit à la présomption d’innocence », l’accusation demande à l’Etat béninois de payer des préjudices moraux et commerciaux et des dommages et intérêts équivalents à 830 millions d’euros.

Deux des trois témoins qui devaient se présenter à la barre mercredi, n’ont pas fait le voyage jusqu’en Tanzanie déclarant avoir reçu des menaces, dans un procès-verbal.

De leur côté, les avocats de la défense mettent en cause le principe même de saisir la Cour africaine, affirmant que « tous les recours judiciaires internes n’ont pas été épuisés ».

Arrivé troisième à la dernière présidentielle, en 2016, avec 23% des voix, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon avait soutenu l’actuel président Patrice Talon. Mais les relations entre eux se sont dégradées. Le président avait renvoyé trois ministres proches de celui-ci quelques mois après son arrivée au pouvoir.

Ajavon a lancé fin mars son parti, l’Union sociale Libérale (USL), et a fait connaître ses ambitions pour le prochain scrutin, prévu en 2020.
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