Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Présenter Yayi comme ‘’l’empêcheur de tourner en rond de la Rupture’’ : Cette communication sert-elle toujours Talon ?
Publié le lundi 14 mai 2018  |  Matin libre
Ancien
© Autre presse par DR
Ancien président du Bénin Mr Thomas Yayi Boni




Affaires Icc-services, Maria Gléta, PpeaII, Dangnivo, Cen-Sad, Machines agricoles, avion présidentiel… Bref, ‘’c’est le plus mauvais des présidents’’, ‘’Il ne fait pas la promotion des opérateurs économiques nationaux’’, et tutti quanti. Ce disque, les Béninois de l’intérieur comme ceux de la diaspora l’ont tellement écouté entre 2012 et 2016, après le clash entre Yayi Boni et Patrice Talon qui n’était pourtant pas étranger au pouvoir de son ‘’ami’’. Résultat, le peuple a décidé de confier la destinée du pays à l’exilé Patrice Talon au détriment du ‘’dauphin’’ de Yayi Boni. Sans doute, ce fut un vote sanction pour permettre au ‘’compétiteur né’’ ou ‘’agbonnon’’ d’appliquer la thérapie de choc qu’il a promise en parcourant monts et vallées au cours de la campagne électorale. En réalité, l’espoir de nombre de Béninois, c’est le remboursement de leurs épargnes Icc-services pour lesquelles le régime Yayi a été traité d’insolvable et de complice par certains proches du pouvoir actuel. Aussi, à défaut de voir Patrice Talon faire le miracle ou positionner la barre du développement du pays à un niveau plus élevé que son prédécesseur, c’est qu’il parvienne dans un bref délai après sa prise de fonction, de faire la lumière sur les scandales tant décriés sous Yayi et qui lui ont contribué à son élection en 2016. Quand on se rappelle même que dans certains milieux, d’aucuns accusaient l’ancien président de protéger les supposés fossoyeurs de l’économie qui sont dans son entourage, et de contrôler la justice pour que le peuple ne connaisse pas la vérité sur les différentes affaires, on peut dire que c’est à juste titre que les Béninois ont plébiscité Patrice Talon à la magistrature suprême. Mais deux ans après, il semble que le gouvernement de la Rupture n’a pas encore la leçon. Il s’écarte de l’essentiel et peine à trouver le bon bout. Sa seule trouvaille depuis avril 2016 s’appelle Yayi Boni. Dans ses fuites en avant par rapport à ces promesses non encore tenues, l’administration Talon n’a de bouc émissaire que Yayi Boni. Tenez ! En avril 2016, le gouvernement avait prétexté de ce que le budget de l’Etat était consommé à plus de la moitié et qu’il n’a pas trouvé non plus grand-chose dans les caisses (ce qui a été démenti par des ministres de Yayi). De toutes les façons, tout a été mis en œuvre au Parlement pour réajuster le budget et permettre aux nouveaux locataires de tenir jusqu’àla fin de l’année. 2017, le gouvernement de la Rupture peut pousser un ouf de soulagement. Il dispose enfin de son propre budget sur quitus de la quasi-totalité des députés. 2010 milliards de FCfa pour la concrétisation d’importants projets pour les populations. Bilan de l’an 1, pratiquement rien à mettre sous la dent. En retour, les 2010 milliards auraient servi à faire des études pour une bonne fondation et boucher des trous laissés par Yayi et ses hommes, les mêmes pratiquement qui jonchent la Rupture. Entre temps, Patrice Talon a appelé son peuple qui s’impatientait, à serrer la ceinture. Il demanda un moratoire de deux ans pour constater la cuisson du repas au feu. 2017, dans les mêmes conditions presque, les parlementaires lui accordent un budget avoisinant les 1800 milliards. Pour le bilan des deux ans, l’espoir du peuple reporté. ‘’Le Bénin est en chantier’’, c’est le refrain servi. Sur les lèvres des pro Talon et dans les canaux de communication, Yayi est toujours d’actualité. Après deux ans, il continue d’être l’empêcheur de la Rupture de développer le pays, l’empêcheur de la Rupture de révéler au peuple là où se trouve Dangnivo, l’empêcheur de Patrice Talon et son équipe de donner une suite aux affaires Maria Gléta, Machines agricoles, siège de l’Assemblée nationale… alors même que cette dernière affaire a connu un début de sanctions sous le régime défunt.

Le disque n’est-il pas rayé?

Est-ce Yayi Boni qui continue toujours de régner sur la Justice ? Est-ce Yayi Boni qui continue de protéger les députés du Bmp acquis à la cause du président Talon ? Est-ce Yayi Boni qui continue de jouir des soutiens de certains caciques de son régime, aujourd’hui dans les pantalons du chantre de la Rupture et du Nouveau départ ? Les proches de Patrice Talon sont-ils sûrs et certains que cette façon de continuer à présenter Yayi Boni dans l’opinion le dessert au profit de Patrice Talon et de ses hommes sur le terrain ? Est-ce de ça que le peuple a réellement besoin à mi-mandat ? Tout ce que Yayi et ses soutiens drainent comme monde aujourd’hui malgré les campagnes de dénigrement est-il à considérer vraiment comme ‘’la foule’’, et donc à banaliser ? Patrice Talon et ses proches ont-ils vraiment tiré leçon de l’élection d’avril 2016 ? Se souvient-il encore des circonstances dans lesquelles il a été élu contre Lionel Zinsou ? Traine-t-il un peu ses oreilles dans le peuple ? Sur quoi compte-t-il ? Tenir les grands électeurs à défaut d’un bilan reluisant ? Enfin, n’est-il pas temps pour la Rupture de changer de fusil d’épaule ?

Worou BORO
Commentaires