Difficile d’imaginer une réforme dans un secteur aussi complexe et sensible qu’est le secteur pharmaceutique sans associer les acteurs de 1ers plans : les grossistes-répartiteurs notamment leurs Directeurs généraux. Quand on sait que d’éminents pharmaciens,qui ont été au début du secteur pharmaceutique et jusqu’au jour de leur incarcération, détiennent des informations clés de ce secteur, il est vraiment difficile de mettre un comité de réformes en place avec des Directeurs intérimaires, des membres de Conseil d’administration (qui ne comprennent pas grand-chose à l’exploitation) et des cadres de l’administration publique, qui ont régulièrement siégé dans les commissions pour donner les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) aux Laboratoires demandeurs… Même s’ils font tous partie du corps pharmaceutique, il serait illusoire de penser qu’ils pourraient apporter les éléments d’analyse qu’un Directeur grossiste apporterait dans une commission comme celle-là. Du coup, on peut comprendre aisément l’embarras de l’Exécutif qui tarde à mettre en place cette commission dont les recommandations manqueront à coup sûr de réalisme et d’expérience. Une réforme du secteur pharmaceutique devrait, une fois pour toutes, tenir compte des failles des textes actuels, mais aussi ouvrir des perspectives nouvelles en termes de carrières aux nombreux pharmaciens qui sortent de la Faculté des Sciences de la Santé et des autres Universités de la sous-région.
Une réforme ne saurait se limiter à une lutte contre les Faux médicaments…Il faut réformer pour l’avenir et surtout pour des générations. Et une pareille réforme doit être inclusive. Le gouvernement devra trouver le moyen pour y arriver.
Espérant que le procès en appel se tiendra dans des délais courts pour permettre à ces cadres de mettre à la disposition du pays, leur expérience pour le renouveau du secteur pharmaceutique béninois.
M.M