L’actuel Garde des sceaux Joseph Djogbénou pourrait être le prochain président de la Cour constitutionnelle. La nouvelle avait circulé il y a quelques temps sous forme de rumeur. Elle se précise depuis hier où son nom est apparu parmi les quatre membres désignés par l’Assemblée nationale. Joseph Djogbénou, successeur de Théodore Holo ? On imagine mal, en tout cas, l’homme siéger comme simple membre de la prestigieuse institution. Bien que remplissant les critères, puisque désigné en tant que juriste de haut niveau, ce sera la première fois qu’un chef d’Etat décide de faire de son bras droit, son avocat personnel, de surcroit président d’honneur d’un parti politique inféodé au pouvoir, le président de la Cour. Ceci dans un contexte où plusieurs décisions de l’actuelle mandature de la Cour sont jugées hostiles au pouvoir de la Rupture. La plus célèbre est la décision déclarant contraire à la Constitution le retrait du droit de grève aux magistrats et aux agents de la santé. C’était un désaveu cinglant que l’Exécutif a encore du mal à digérer. Certains thuriféraires du régime avaient critiqué vertement cette décision jusqu’à dire qu’elle méritait d’être jetée à la poubelle. Les manchettes des journaux étaient mises à contribution pour tirer à boulet rouge sur Théodore Holo. D’autres se réjouissaient du fait qu’il ne lui reste que peu de temps et que bientôt la Rupture va installer sa « propre Cour ». Est-ce cela qui se prépare avec la désignation de Joseph Djogbénou ? L’ancien président de l’Unamab Michel Adjaka, tel un visionnaire, avait senti la chose venir. Au fort moment des tirs croisés à la une des journaux contre la Cour de Théodore Holo, le magistrat, dans un post sur les réseaux sociaux, avait fait une comparaison des décisions rendues par les différents présidents de la haute institution selon qu’elle soit dirigée par un avocat, juriste de haut niveau ou par un constitutionnaliste. De son analyse, on pouvait en déduire que souvent le Temple est profané lorsqu’il est dans les mains d’un avocat. Il conseillait alors au gouvernement d’attendre de mettre un autre avocat pour désacraliser à nouveau la haute institution, faire écrouler l’édifice que le constitutionnaliste de renom Théodore Holo essaie de construire. Michel Adjaka avait-il pressenti la désignation par la Rupture de l’actuel ministre de la justice. Les faits aujourd’hui semblent lui donner raison. Par la ruse, tout se met en place pour arriver à cette fin.
B.H