Pas une seule femme dans les quatre personnes désignées par l’Assemblée Nationale pour siéger à la Cour Constitutionnelle du Bénin pour les cinq années à venir. C’est l’exploit que vient de réaliser le Bureau du Parlement béninois que Préside depuis un peu plus de trois ans Me Adrien Houngbédji. La seule femme membre de ce Bureau n’a malheureusement pas pu sauver les meubles malgré toute sa bonne volonté à faire bégayer l’histoire des désignations des représentants de l’Assemblée Nationale au sein de la Cour des 07 sages. Et pourtant, ce n’est pas des compétences féminines pour faire le job qui manquent.
Un nom de femme a d’ailleurs circulé dans les coulisses du Palais des Gouverneurs le lundi 14 mai 2018. Irène Adjagba on l’appelle. Elle est membre du parti du Président Adrien Houngbédji. Elle est notaire de formation après bien entendu de longues études en droit. Elle a dirigé la Chambre du noble métier des notaires du Bénin. Elle a été une ou deux fois membre de la Commission électorale Nationale autonome (Cena). Elle a les qualités requises. Mais hélas. A l’arrivée elle ne figure pas sur les listes des quatre personnes retenues par le Parlement.
Au sein de l’opinion publique, cette situation qui n’était pas du tout attendue lorsqu’on se réfère à tout l’engagement du Président Adrien Houngbédji à traduire dans les faits la forte implication des femmes dans les organes de prise de décision n’a pas manqué de faire jaser. Les commentaires sont allés dans tous les sens pour dénoncer cette feinte du Parlement à la gente féminine. Le vin est tiré. Il faut hélas le boire, côté Parlement.
Les regards sont désormais tournés vers le Chef de l’État. Si lui aussi fait l’option de la masculinisation, les femmes pourront alors dire adieu à leur participation à la plus haute instance de prise décision qu’est la Cour Constitutionnelle. Ce serait alors une première depuis l’avènement du renouveau démocratique.
El-Hadj Affissou Anonrin