Ce jeudi est le premier jour du mois de ramadan, période du jeûne musulman. Mouhamadou Kabirou Garba, imam des mosquées centrales de Gbégamey et de Sèkandji, au détour d’un entretien, affirme que « le Ramadan doit servir d’école ».
Grand moment de jeûne et de prières, le ramadan débute ce jeudi 17 mai. Même si le fameux croissant de lune annonciateur n’était pas visible, le jeûne peut démarrer chez les mahométans. Car, indique Mouhamadou Kabirou Garba, imam des mosquées centrales de Gbégamey et de Sèkandji, « On ne peut pas commencer le jeûne ou arrêter de jeûner alors que le mois fait vingt-neuf jours, sauf que si on voit le croissant de la lune ».
Le jeûne au cours du mois de ramadan, dira l’imam, est une prescription divine. « Cela fait partie des cinq piliers de l’islam », précise-t-il, ajoutant que c’est obligatoire pour le musulman d’observer le mois de jeûne, qui est un mois béni. Mais, avertit l’imam Garba, le musulman doit remplir des conditions d’abord. « Il doit être adulte, être en bonne santé, ne pas être en position de voyageur », dit-il.
Pour lui, les enfants qui jeûnent ne sont pas contraints. Il signale qu’ils sont plutôt en apprentissage. « Ce n’est pas obligatoire. Si entretemps, il ne jeûnait pas, ce n’est rien », affirme-t-il, soutenant qu’il et ne sera pas puni contrairement à un adulte qui remplit les critères et qui n’observe pas le jeûne.
Les obligations
L’imam Mouhamadou Kabirou Garba rappelle que, pendant le mois de ramadan, il faut se lever à l’aube pour manger et s’abstenir toute la journée jusqu’au coucher du soleil. Selon lui, même si l’organisme ne supporte pas la nourriture matinale, « il est conseillé de prendre du fruit et de l’eau pour sacrifier à cette exigence cultuelle ». Car, poursuit-il, « il y a une bénédiction dans ce qu’on mange lorsqu’on a l’intention de jeûner ».
L’imam insiste aussi sur l’abstinence sexuelle pendant le mois du ramadan, expliquant qu’il faut se priver de tous désirs et plaisirs charnels.
Outre les privations, l’imam signale que le fidèle musulman doit s’éloigner des calomnies et médisances tout en se gardant de regarder n’importe quoi, précisant que ce n’est pas seulement le ventre ou la bouche qui jeûne, mais le corps et l’âme. Il met l’accent, par ailleurs, sur des traitements défendus pendant le mois tels que l’administration par voie nasale ou les injections qui remplacent l’alimentation.
Mener une vie de piété
Pour l’imam Garba, il faut être sage et sain avant, pendant et après le ramadan. D’où sa désolation lorsqu’il évoque les plaintes de méventes des gérants de bars et débits de boissons dans la période du ramadan. « Ce qui veut dire que les clients sont des musulmans, Sinon, pourquoi se plaindront-ils ? », reproche-t-il.
L’homme de Dieu assure que les musulmans qui pensent que c’est seulement dans le mois béni de ramadan qu’il faut mener une vie pieuse se trompent. Selon lui, « Le ramadan doit être une école ». Il soutient que c’est la période où l’on raffermit sa foi, pour se montrer digne dans la société ». Il ajoute que l’islam c’est la tolérance, la compréhension, la facilité, l’amour, la sagesse, surtout l’assistance aux démunis sans distinction de religion. L’imam souhaite qu’« il faut qu’après le mois de ramadan, les musulmans du Bénin changent l’image de notre pays ».
Les personnes exemptes du jeûne ramadan
« Il y a deux catégories de personnes exclues du jeûne », explique l’Imam Garba de Gbégamey. Le vieillard qui ne peut plus supporter la faim est exempt du jeûne. Mais, il a l’obligation de nourrir chaque jour un pauvre. Il y a des maladies temporaires, là aussi, la personne ne jeûne pas, mais lorsqu’elle est rétablie, il va compenser. Il y a des maladies sans espoir de guérison. Par exemple, une personne souffrant d’ulcère ou autres maladies incurables, donc sous traitement à vie. Celle-là doit aussi chaque jour du ramadan, doit nourrir un pauvre. Les femmes en menstruation ou nourrices ne doivent pas jeûner. Elles attendent la fin de la période de menstruation ou d’allaitement pour compenser. D’autres par contre suggèrent qu’elles nourrissent également les pauvres en compensation.
Yêdafou KOUCHÉMIN (Stag.)