Après les audits du scandale du siège de l’Assemblée nationale, le gouvernement a pris l’initiative de saisir la justice dans ce dossier pour que les entreprises soient interpellées. Il est important que la situation soit élucidée mais il urge que les personnes physiques qui se cachent derrière les entreprises soient aussi dévoilées au risque de reconduire en 2019, ceux qui sont protégés par leur immunité.
Il est clair que les mis en cause dans cette affaire sont des personnes morales. Mais il est aussi vrai que derrière ces personnes morales se cachent des personnes physiques. Le gouvernement devra mettre en exergue la liste de ces personnes physiques impliquées dans ces malversations. Si l’audit général met en off les personnes physiques, il faudra les ressortir pour que les mis en cause soient poursuivis. La stratégie de recouvrement des fonds ne satisfait pas le commun des citoyens. Il peut arriver que ces personnes morales indiquées dans le dossier n’existent pas. Plusieurs entreprises peuvent être déjà en faillite. Peut-être qu’il existe même des entreprises créées pour la circonstance. Si l’on fait un recours sur le dossier de cocaïne, qui pourtant indexe une société, le gouvernement n’a pas attendu avant de mettre en garde à vue des personnes physiques. C’est la même chose pour le dossier Atao où le problème concerne une société. Dans les deux cas, le gouvernement a poursuivi les promoteurs dans ces dossiers. Aujourd’hui, il est inadmissible de comprendre que le dossier concernant le siège de l’Assemblée fasse sortir des entreprises qui cachent les promoteurs. Il est question de mettre sous mandat de dépôt le président du Conseil d’administration de ces entreprises ou les promoteurs qui ont dilapidé plus de 22 milliards de FCFA. La lutte contre la corruption dont fait montre le chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir doit se poursuivre sans faille.
Qu’attend-on pour la poursuite des responsables desdites sociétés ?
17 entreprises ayant gagné des marchés dans le cadre de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, ont été citées par le conseil des ministres. S’il est vrai que ces entreprises ont été détectées, le dossier en instance d’être transmis à la justice doit révéler l’identité des promoteurs qui se cachent derrière celles-ci. Aussi, si des rumeurs font-elles état de ce que plusieurs députés du Bloc de la majorité parlementaire sont impliqués dans ce dossier, il faudra que la lumière soit faite là-dessus afin que le peuple soit mieux éclairé. Autrement, l’on se demande si le procureur de la République fera appel à ces entreprises pour leur interpellation. Patrice Talon devra donc faire la lumière sur le dossier comme il a su le faire dans d’autres affaires. Le peuple béninois est resté sur sa fin au terme du rapport d’audit et du conseil des ministres de mercredi dernier. Le scandale dans lequel on crie le nom de Boni Yayi ne doit pas être géré dans l’ombre. Il faut que les responsabilités soient situées et les mis en cause arrêtés. Certes, la justice doit être saisie mais il ne faut pas que les innocents périssent en prison au moment où les vrais coupables sont en liberté. Il faut que la lumière soit faite sur les vrais acteurs et les poursuites judiciaires soient enclenchées à leur encontre.
G. A.