Abomey,(ABP) – Le cinquième dossier inscrit au rôle des assises à la Cour d’Abomey a connu vendredi, la condamnation de dame Catherine Sambiéni, qui a poignardé à mort le 08 mai 2012 au village Idadjo dans la commune de Ouèssè, sa coépouse Elisabeth Sabi, suite à une bagarre qui a éclaté entre les deux femmes, à 10 ans de travaux forcés.
Inculpée pour meurtre, l’accusée Catherine Sambiéni, 2ème épouse d’un ménage polygame de quatre femmes a reconnu les faits mis à sa charge, mais à déclaré n’avoir pas l’intention de donner la mort à la 3ème épouse de son mari Emile Kouagou, un cultivateur.
L’accusée Catherine Sambiéni a déclaré avoir voulu effrayer ou blesser sa coépouse, dans cette bagarre qui s’est déclenchée pour avoir réclamait son bol dans lequel sa coépouse avait laissé des résidus de gari.
A la phase d’instruction, il est avéré que les deux femmes se sont déplacées dans leur bagarre qui s’est déclenchée dans la cour de leur maison, aux environs de 20 heures, vers la cuisine, à l’intention de l’accusée Catherine Sambiéni, qui a saisi à cette étape de l’accrochage un couteau de ménage et à poignarder à mort à hauteur de la clavicule gauche, sa coépouse Elisabeth Sabi.
A la qualification des faits, le ministère public est allé dans les méandres des faits de jalousie qui caractérisent les ménages polygames dans nos sociétés, et a fait savoir que le domaine de la jalousie fait appelle à la vengeance.
L’avocat général a cité dans sa réquisition, l’article 08 de la constitution du Bénin qui stipule que la vie humaine est sacrée et inviolable, et quiconque porte atteinte à la vie d’un être humain est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Remontant dans les faits, le ministère public a rappelé à l’attention de la cour que l’accusée devant le juge d’instruction, a dit qu’elle a quatre enfants et sa coépouse qui n’a qu’un seul enfant gaspillait du gari. Aussi bien, l’accusée a l’intention de poignarder sa coépouse, raison pour laquelle elle a orienté la bagarre vers la cuisine, pour se saisir du couteau, une arme disproportionnée face aux coups de main de la victime.
L’endroit du corps atteint par l’arme qui est allée en profondeur de 10 cm, selon le procès verbal de constat de décès témoigne de l’intention de donner la mort. Une situation aggravée par la fuite de dame Catherine Sambiéni, qui a pris le soin de retirer son dernier-né, laissant la victime dans le bain de sang, a établit le ministère publique.
A l’interrogatoire, l’accusée a reconnu habituellement démarcher des femmes pour son mari Emile Kouagou, mais n’a pas été impliquée cette fois dans le mariage de sa coépouse Elisabeth Sabi, 26 ans lors des faits.
Une thèse qui pourrait fondée la colère et la hargne de Catherine Sambiéni contre sa coépouse Elisabeth Sabi, qui n’est rien d’autre que sa nièce, a établit le ministère public.
A l’analyse des faits, le ministère public a justifié fondée de droit, l’accusation de meurtre retenue contre l’accusée, et a de ce fait, requis 15 ans de réclusion criminelle contre Catherine Sambiéni.
Devant la cour, le conseiller de l’accusé a plaidé pour la requalification de l’inculpation de meurtre en inflation de coups mortels et la condamnation de sa cliente, au temps passé en prison.
Pour la défense, l’élément intentionnel d’homicide volontaire tombe, au regard des déclarations de l’accusée qui dit vouloir effrayé sa coépouse lors de la bagarre en se saisissant d’un couteau. Me Enosch Chadaré a attiré l’attention des membres de la cour sur le fait que sa cliente a vécu pendant trois (03) ans sous le même toit avec sa coépouse sans la moindre dispute, jusqu’à la survenance du drame familiale.
Les témoignages du mari, Emile Kouagou et ceux de sa première épouse, inscrits à l’enquête de moralité étant favorables à l’accusée, et vue que cette dernière vit seule en prison depuis 6 ans avec son fils Moussa Kouagou, sans la visite d’aucun membre de sa famille, Me Enosch Chadaré a plaidé à la requalification des faits.
La défense a surtout fait remarquer que le petit garçon Moussa, frappé par le sort de sa mère et arrivé en prison à l’âge de 4 mois, a atteint actuellement l’âge scolarisable de 6 ans.
Il a souhaité que la cour tienne compte de la situation de Moussa, abandonné, lui et sa mère par son père Emile Kouagou, pendant tout ce temps d’incarcération, pour délibérer.
En délibérant, la cour a déclaré coupable d’homicide volontaire, dame Catherine Sambiéni, sur la personne d’Elisabeth Sabi. Des faits punis par les articles 295 et 304 alinéa 3 du code pénal, et pour lesquels l’accusée est condamnée à 10 ans de travaux forcés.
En détention depuis mai 2012, Catherine Sambiéni retourne en prison pour quatre (04) ans.
La Cour est composée du président Henri Fadonougbo, des assesseurs Armand Gounon et David Anani, Mr Edwige Tangni a représenté le ministère public, et Me Olga Houéto Aloukou a tenu la plume.
ABP/IA/AE