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Transfert des véhicules d’occasions : Des conducteurs sans permis de conduire

Publié le jeudi 24 mai 2018  |  Matin libre
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Ce n’est pas un fait anodin. La filière de véhicules d’occasion génère tellement d’emplois et de plus value pour l’ensemble des acteurs de la chaîne. Si les gouvernements qui se sont succédé, ont compris la nécessité de réorganiser et de contrôler la filière, certaines facettes continuent d’échapper aux autorités béninoises. Si l’une des conséquences des réformes engagées dans le domaine portuaire est l’accès contrôlé de tous les usagers aux installations de la plateforme portuaire de Cotonou, il faut souligner que l’accès est devenu payant pour les conducteurs chargés du « transfert » (expression souvent utilisée pour désigner le convoyage des véhicules vers les parcs de vente automobile) des véhicules d’occasion. L’accès est conditionné au payementd’une somme de deux-mille quatre cent francs (2400F Cfa). Une somme payée contre un laissez-passer par jour. Mais ces derniers savent toujours tromper la vigilance des agents de sécurité et sont visiblement toujours prêts à défier le dispositif sécuritaire de la plateforme portuaire pour gagner leur pain quotidien. « Nous arrivons toujours à entrer dans l’enceinte du port sans prendre par l’entrée principale. Le “transfert“ nous revient à 7000F Cfa et si nous devons soutirer 2400F Cfa dedans pour payer le laissez-passer, combien nous restera-t-il pour nourrir nos familles ? Il faut qu’ils revoient à la hausse précisément à 10000F Cfa au moins, les frais de “transfert“ et comme cela, nous paierons sans hésiter, les frais d’entrée au Port » a confié un conducteur, rencontré à l’entrée de la plateforme portuaire. Cependant, la tâche n’est pas facile pour ces conducteurs qui se glissent dans l’enceinte portuaire sans laissez-passer. « La police fait des patrouilles pour contrôler les laissez-passer et lorsque vous ne présentez pas cela, ils vous embarquent et vous emmènent hors du Port. Soit, ils vous emmènent jusqu’à Calavi, vous narguent et vous laissent là, soit, dans leurs locaux pour quelques heures puis on vous relâche. D’autres affirment avoir été contraints à des travaux forcés dès qu’ils sont épinglés pour non paiement de laissez-passer » nous relate un autre conducteur. L’autre constat qui paraît d’ailleurs plus inquiétant est que la plupart des conducteurs rencontrés et qui font le “transfert“ des véhicules d’occasion le font sans permis de conduire. Chose curieuse, aucun contrôle policier n’est organisé à ce jour pour éviter que ces conducteurs n’ayant aucune notion de conduite ne prennent le volant. Malheureusement, le constat est là ! L’excès de vitesse, le non respect du code de la route, le risque élevé des accidents sur nos routes. Pendant que la police se jette aux trousses de ces derniers pour 2400 F Cfa, elle se rendrait plus utile si elle contrôlait en plus du laissez-passer, les permis de conduire. Ceci contribuerait à sauver des vies, prévenir des accidents souvent mortels et infractions sur nos axes routiers. De toute façon, s’il faut renflouer les caisses de l’Etat, il faudra y penser également. Aux structures et autorités compétentes de prendre leurs responsabilités…

Aziz BADAROU
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