Par décision N°18-024/HAAC du 23 mai 2018, le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a prononcé "la suspension jusqu’à nouvel ordre" du quotidien privé La Nouvelle Tribune pour « violation du Code de l’information et de la Communication et du Code de déontologie de la presse béninoise ».
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Les associations professionnelles des médias à savoir : l’Union des Professionnels des Médias du Bénin et le Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel (CNPA-Bénin) s’interrogent sur les motivations réelles du Président de la HAAC quelques jours seulement après la célébration de la Journée mondiale de la liberté de presse. C’est d’ailleurs le lieu de rappeler que depuis deux ans maintenant, la HAAC se montre de plus en plus indifférente à cette célébration qui permet de faire un arrêt pour jauger de l’état de la liberté de presse dans chaque pays. Et pourtant, en son article 142, la Constitution béninoise dispose : " La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la communication a pour mission de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse, ainsi que de tous les moyens de communication de masse dans le respect de la loi".
Il n’existe donc pas d’arguments valables devant justifier la fermeture par le Président de la HAAC d’un espace de liberté.
C’est pourquoi les associations professionnelles des médias déplorent, sans ambages, cette volonté manifeste de museler les organes de presse qui choisissent des lignes éditoriales qui privilégient la critique. Sinon, quelle urgence peut conduire le Président de la HAAC qui, sans associer ses conseillers, en arrive à suspendre un journal dont la dernière des publications incriminées remonte déjà à plus d’un mois ? Quelle urgence peut empêcher le Président de la HAAC d’inviter le responsable de l’organe concerné pour l’écouter dans le cadre de ses propres procédures ?
L’UPMB et le CNPA-Bénin invitent le Président de la HAAC à lever dans les plus brefs délais cette mesure conservatoire même avant les séances d’audition publiques annoncées.
Elles conviennent par ailleurs toute personne qui se sent diffamée à recourir à l’ODEM, à la HAAC ou au Tribunal pour que sa cause soit entendue afin que force reste aux lois que nous nous sommes librement données.
L’UPMB et le CNPA-Bénin profitent de l’occasion pour rappeler aux professionnels et responsables des organes de presse la nécessité de faire preuve de professionnalisme, et surtout, le respect strict du Code de déontologie, du Code du numérique et du Code de l’information et de la Communication notamment les articles 182, 183 et 184 sur la déclaration préalable et le dépôt légal ; l’article 277 sur l’offense au Chef de l’Etat.