Mis en détention depuis le 2 septembre 2013, Souaïbou Oumarou a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, jeudi 24 mai dernier, par la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou. Il a été jugé pour un crime d’assassinat.
Pour avoir ôté la vie à coups de coupe-coupe à son épouse au motif d'une tisane qu’elle a renversée, Souaïbou Oumarou a écopé d'une peine de 20 ans de réclusion criminelle, jeudi 24 mai dernier, par la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou présidée par Edouard Ignace Gangny. Ce dernier avait comme assesseurs Gabriel Taurin Affognon et Richard Akodossi.
Le drame est survenu suite à une dispute née du souci d’avoir à tout prix un enfant au sein d’un couple après trois ans de vie conjugale. Face aux interpellations-réponses du président de la cour et du représentant du ministère public, Alexis A. Mètahou, l’accusé a reconnu les faits mis à sa charge. Il a ensuite expliqué les circonstances dans lesquelles ils se sont produits. «Sans avoir la volonté de la tuer, je lui ai porté des coups sous l’effet de la colère parce qu’elle a jeté la tisane », a déclaré à la barre Souaïbou Oumarou, bouvier âgé de 31 ans.
Dans ses réquisitions, Alexis A. Mètahou démontre, sur la base des articles 295 et 304 alinéa 4 du Code pénal, que le crime d’assassinat est constitué. Il requiert que la cour le déclare coupable de ces faits et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité.
A sa suite, Me Mohamed A. Toko, avocat conseil de l’accusé, va plaider pour la disqualification du chef d'accusation d’assassinat et sa requalification en homicide involontaire. Son client, selon lui, n’avait pas l’intention de donner la mort à sa conjointe. Appelant à une justice éducative pour permettre la réinsertion de Souaïbou Oumarou dans la société, il implore les membres de la cour de le condamner aux années qu’il a déjà passées en détention.
Au délibéré, la cour déclare Souaïbou Oumarou coupable de meurtre sur la personne de son épouse. Il passera encore plus de 15 ans en prison, pour purger sa peine.
Le drame
En effet, c’est soucieux des difficultés de conception de Djélé Djéna, après quelques années de vie conjugale avec elle, que Souaïbou Oumarou est allé voir un tradithérapeute afin de la soigner. Le 22 août 2013, alors qu’il est rentré au domicile avec la tisane qui lui a été préparée, il ne l’a pas retrouvée. Il a pris son mal en patience et attendu sa conjointe. Mais à son arrivée, Djélé Djéna n’a pas apprécié les reproches qu’il lui a faits. Pour manifester son mécontentement, elle renversa la décoction qu’il lui a ramenée, puis ramassa ses effets vestimentaires, avant de prendre le chemin de son domicile familial. Malheureusement, elle sera rattrapée par son époux Souaïbou Oumarou qui lui asséna un violent coup de coupe-coupe. Sur le champ, elle rendra l’âme des suites de ses blessures.