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Nourénou Atchadé sur la création d’une école de formation politique des FCBE: « Nous voulons des militants qui vont faire valoir les idéaux du parti »

Publié le mercredi 30 mai 2018  |  L`événement Précis
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) ont lancé, le samedi dernier, l’école de leur parti à Abomey-Calavi, avec comme vision principale, d’inculquer le moral, le militantisme et d’assurer la qualité de la formation politique aux militants. Le porte-parole du parti et député à l’Assemblée nationale, Nourénou Atchadé, a saisi l’occasion de son passage sur E-Télé pour revenir sur les objectifs qui ont conduit à cette initiative. Il n’a pas manqué d’aborder les autres sujets brûlants de l’actualité notamment, la suspension du quotidien « La Nouvelle Tribune » par le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). « Je n’incrimine pas le Président de la République mais il y a un excès de zèle au niveau du Président de la HAAC. Je me permets de le dire en tant que politicien », a-t-il déclaré. Lisez-plutôt…..



E-Télé : Quelles sont les raisons de la création de l’école de formation politique ?

Nourénou Atchadé : Comme vous le savez, quand on dit école, c’est un lieu où on apprend ce qu’on ne sait pas. Un philosophe a dit : « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Dans la vie, on a toujours besoin d’une formation continue, même au niveau des adultes. Nous avons fait un constat amer que, sur le plan national, en matière politique, le militantisme bat de l’aile. Qu’il vous souvienne le drame que nous avons eu avec une idée imaginaire de conteneur d’argent de Kadhafi, lors des élections électorales. Nous avons estimé qu’il faut former les militants, leur inculquer le moral, le militantisme comme par le passé, dans les années 90. Ce n’est pas une idée nouvelle. Nous avions connu le temps de la révolution où on envoyait des cadres à Cuba pour aller se faire former. En ce moment, on a constaté qu’il y avait le patriotisme, le nationalisme, des militants avérés et désintéressés qui travaillaient à faire valoir le parti. On a également constaté qu’à côté, il y avait le PCB qui faisait une formation et- formait leur militant. Ce qui fait qu’ils ont gardé cette valeur jusqu’à ce jour.

Pour quel objectif les FCBE ont créé cette école ?
Les objectifs, c’est d’avoir des militants qui vont faire valoir la morale.

Pensez-vous que les militants présents au sein des FCBE ne font pas encore valoir la morale ?
Nous voulons qu’ils en fassent davantage. Nous voulons des militants qui vont faire valoir les idéaux du parti. Nous voulons des militants qui sauront quelle attitude adopter en période électorale, et qui recevront une formation relative à notre constitution.

Quels sont les programmes que vous voulez enseigner à vos militants ?
Parmi les deux grands niveaux que nous avons au sein du parti, figure le secrétariat à la formation politique. A ce niveau, on conçoit le programme de formation qu’on remet à l’école de formation. C’est le secrétariat qui va concevoir des modules de formation sur les idéaux du parti, les questions de mobilisation de militants en période pré-électorale, électorale ou post-électorale, les lois républicaines, le code électoral, etc. Ce sera un lot de formations qu’il faut donner aux militants.

Le Premier secrétaire exécutif national du parti, le député Valentin Agossou Djènontin, a affirmé que l’école est ouverte aux militants des autres partis politiques. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Nous avons fait ce choix parce que tout le monde a besoin de formation. Si les autres n’ont pas encore une école de formation et qu’on est les seuls à en avoir, on peut mettre cela à la disposition de tout le monde. Si ça peut démarcher, tant mieux puisque ça nous arrange. On utilise tous les systèmes politiques pour avoir des militants. Ce qui pourrait vous étonner, c’est qu’on ait dit que nous allons enseigner nos valeurs qui sont différentes de celles des autres valeurs politiques. Il y aura plusieurs modules de formation. Lorsqu’on lance le module et que le militant n’est pas intéressé, il peut s’abstenir.

Votre cible prend-t-elle en compte les militants lettrés alphabètes ou illettrés analphabètes ? Et pourquoi ? Quel sera le mode de formation ?
C’est sans distinction. Comme le coordonnateur l’a dit, il y aura d’abord une formation à l’endroit des formateurs. L’école est sur le plan national et ces formateurs vont descendre à la base pour former d’autres formateurs qui, à leur tour, iront donner les enseignements dans les différentes circonscriptions électorales. Cela va se faire en français comme dans les langues nationales. On formera même les cadres du parti. Tout le monde sera formé pour relever le débat politique.

On a vu les FCBE soutenir les différentes confédérations syndicales pendant les mouvements de grève alors que le projet de suspension des grèves ne date pas d’aujourd’hui. ?
Nous n’avons jamais lutté contre les grèves. On avait souhaité une réglementation des grèves.

Ce que fait le gouvernement actuel
Oui. Le gouvernement actuel avait combattu l’idée de règlementer la grève. Je me rappelle quand on voulait retirer le droit de grève aux magistrats, sous le régime du président Boni Yayi, je faisais partie de la 6ème législature de l’Assemblée nationale. Ceux qui, aujourd’hui, ont introduit le retrait du droit de grève aux magistrats étaient de la société civile où de l’opposition. Ils avaient marché sur l’assemblée nationale. Aujourd’hui, ces mêmes personnes l’introduisent à l’assemblée nationale. Comment ce qui n’était pas bon hier, peut l’être aujourd’hui ? Nous avons estimé qu’on s’était trompé en son temps, et qu’ils ne doivent pas se tromper non plus, aujourd’hui. Nous n’avons jamais soutenu les syndicats.

On a quand même vu les représentants des FCBE accompagner des mouvements du Front pour un sursaut patriotique
Le FSP était une coalition dont font partie les FCBE. Le FSP n’a jamais marché avec les syndicalistes qui sont présents lors des marches du FSP. Dire que les FCBE ont marché avec les syndicalistes est faux. Nous avons toujours souhaité que le gouvernement trouve un terrain d’entente avec les syndicalistes pour mettre fin à la grève. C’était notre leitmotiv.

Que pensez-vous, en tant que parlementaire et membre des FCBE, de la sanction du quotidien « La Nouvelle Tribune » ?
Les FCBE ont fait sortir un communiqué sur cette affaire. C’est malheureux pour le Bénin qu’on en soit à ce niveau. Vous avez aussi fait les frais de cette mandature de la HAAC. Depuis le 4 avril, la radio Soleil Fm est tout le temps brouillée.

Mais le président de la HAAC n’est pas nommé par le Président de la République Patrice Talon. Il a été nommé par l’ancien Président, Boni Yayi.
Je ne dis pas que c’est parce qu’il est rupturien ou de l’opposition. Je constate que depuis le 4 avril, la HAAC ou son président, a pris sur lui l’option de vassaliser la presse.

Voulez-vous dire que, pendant 10 ans, aucun média n’a été suspendu sous l’ancien régime ?
Je connais le cas de la presse d’Aboubakar Takou, qui a été suspendue. Mais quand on repart à la période des 10 ans de Yayi Boni, un candidat a été présenté mais malheureusement rejeté. On a estimé qu’il fallait corriger ce que Yayi a fait.

Reconnaissez-vous alors que tout n’était pas parfait pendant les 10 ans de Yayi Boni ?
Tout ne pouvait pas être parfait. C’est un homme qui a dirigé le pays et il ne peut pas être partout à la fois. Il y a des choses qui se passent aujourd’hui dans les ministères que le président Talon ne peut pas contrôler. Mais, c’est à son actif. Quand on a rejeté le candidat de Boni Yayi pour Patrice Talon, c’est pour ne plus reprendre l’erreur qu’on avait reproché à Yayi et non, en faire plus. Aujourd’hui, ce qui se passe avec la presse est plus grave. Quelqu’un insulte le chef de l’Etat et on suspend le journal. Qu’il vous souvienne que le Président Kérékou avait clairement dit de l’insulter si quelqu’un en avait envie. Mais, lui qu’on pensait être un dictateur, n’est jamais allé à cette extrémité.

Ne pensez-vous pas que chaque président a son style de gouvernance ?
Le style démocratique, c’est de libérer la presse et le président Talon est élu sur une base démocratique. Il a dit qu’il ne va pas cadenasser la presse mais la libérer. Mais aujourd’hui, la presse est cadenassée à double clé. Faites un tour des kiosques et vous verrez que 90% des journaux affichent les mêmes titres. Comme si ces journaux viennent d’un même producteur. Ceci voudra dire qu’ils reçoivent les titres de quelque part. Je n’incrimine pas le Président de la République mais il y a un excès de zèle au niveau du Président de la HAAC. Je me permets de le dire en tant que politicien. Je ne pense pas que ce soit le Président Talon qui ait demandé au Président de la HAAC de faire tout ça. Le Bénin a reculé dans le classement de Reporter sans frontière et si ceci devait se produire avant le classement, on allait reculer davantage.

Que peut-on comprendre par la présence de l’ancien président Boni Yayi aux côtés de son aîné Nicéphore Dieudonné Soglo et Sébastien Adjavon, à travers la Coalition des acquis démocratiques ?
On ne dit jamais « jamais » en politique. Les ennemis d’hier peuvent devenir des amis aujourd’hui. La coalition de la rupture est un panier à crabes. Les gens voient en face qu’il y a un danger et quand ce danger dépasse ce qui les divise, ils se mettent ensemble pour combattre le danger. Je crois qu’il fallait, en ce temps, oublier les petites querelles pour faire face au danger qui mine la nation. Il s’agit du non-respect des décisions de la constitution, le non-respect de la mise à jour de la liste électorale. C’était essentiel. Il fallait attirer l’attention du pouvoir et de la nation sur ces faits. Ces personnalités sont donc sorties pour attirer l’attention de l’opinion nationale sur cela.

Avez-vous l’impression d’avoir été écouté par le gouvernement ?
Oui, nous avons été écouté surtout par l’assemblée nationale qui a tôt fait de mettre sur pied le Cos-Lépi.

Que pense le porte-parole des FCBE sur la lutte contre la corruption et l’impunité ?
Je ne pense rien d’autre que ce que pense ma formation politique. La lutte contre la corruption est une lutte de longue haleine. Elle a été faite par le président Kérékou, Soglo, Yayi Boni qui a fait une marche verte avec ses propres collaborateurs qui ont été traduits à la Cour de justice et mis en prison dans plusieurs dossiers. Le Président Talon le fait aussi et après lui, quelqu’un d’autre va continuer.

Est-ce à dire que la fin de cette lutte n’est pas pour aujourd’hui… ?
La corruption ne cessera pas. Toutes les fois où il y aura des humains qui seront en contact avec des biens, il faut maintenir la veille. Il y a plus de cas de corruption dans les pays européens qu’au Bénin.

Réalisé par E-Télé et transcrit par Rastel DAN
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