Le bilinguisme rentre sa phase active à l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM). A travers le Programme d’immersion initié par l’actuelle direction, où 587 étudiants des premières années de licence, toutes filières confondues, ont effectué le voyage de l’Université d’Ilorin (Unilorin) au Nigéria pour un bain linguistique. C’était du 12 février 2018 au 22 mars 2018. C’est une première dans l’histoire des activités pédagogiques des écoles supérieures publiques du Bénin. Pour le coordonnateur du Programme du bilinguisme, Docteur Rémy Hounsou, l’objectif que vise le volet pédagogique du voyage est d’amener les étudiants à suivre effectivement des cours en anglais. C’est ainsi que chaque filière a eu à suivre au moins deux cours relevant de sa discipline, lesquels cours ont fait l’objet d’examen à la fin du programme. Pour un meilleur suivi de la formation, les épreuves proposées par les professeurs sont jointes au rapport pour appréciation par chaque département concerné. Quant aux activités culturelles, précise le coordonnateur du programme, elles sont converties en session interactives et en expressions orales où les étudiants sont appelés à mieux approfondir leur connaissance en anglais. A la fin du programme des examens ont été également organisés et les notes obtenues seront prises en compte dans les calculs des moyennes. Des copies des épreuves sont versées au dossier pour appréciations. Pour le coordonnateur du Programme, « Cette mission présente tant des avantages que des inconvénients dont il faudra souligner afin de mieux réussir le programme du bilinguisme à l’ENEAM ». Les résultats atteints, attestent de la réussite de l’initiative. Il est évident qu’une différence s’est créée entre les étudiants qui ont effectués la mission d’immersion et leurs camarades qui ne l’ont pas encore fait. Les premiers peuvent recevoir maintenant n’importe quelle mission en anglais ce qui les prépare désormais à accueillir des missions d’enseignent en 2e et 3e années matérialisant ainsi le volet numéro 3 de l’accord signé.
Une vision prospective de la direction de l’école
Pour l’Agrégée des Facultés des Sciences de Gestion, Directrice de l’école, Professeur Rosaline Worou Houndékon il s’agit d’offrir aux apprenants une formation axée sur la technique et non sur le classique. La vision étant de cultiver davantage l’excellence et de promouvoir une éducation de qualité dans un monde de plus en plus globalisant, il est intégré dans les offres de formation tant au niveau de la licence que du master de l’ENEAM la langue anglaise. Une formation en anglais qui selon elle, passe par deux étapes : la théorie et la pratique. La phase théorique consiste à donner des cours d’anglais aux étudiants à partir de la première année de licence en compréhension et production orale et écrite. A en croire l’autorité, la vision de l’ENEAM est d’être une école d’excellence bilingue en matière de recherche et de formation de leaders, de managers d’entreprises pour être utile à l’échelle mondiale. Et pour s’ouvrir au monde, il faut pouvoir communiquer avec le monde. L’un des outils de communication est la langue; à ce titre, la langue anglaise apparaît à ses yeux plus comme le ciment entre les peuples. « C’est ainsi que nous pensons intégrer désormais et sur la durée, l’anglais dans nos offres de formation tant au niveau de la licence que du master. Nous envisageons aussi introduire dans nos ordres de formation la langue chinoise ». En outre, le but du programme est qu’à la fin de la formation en licence, les étudiants soient en mesure de rédiger leur mémoire à hauteur de 50% en anglais. Dans l’atteinte de ce but, l’ENEAM pense intégrer les cours d’anglais dans les ordres de formation à 30% pour la première année, 40% pour la deuxième année et 50% pour la troisième année. En d’autres termes, les programmes doivent contenir des cours dans l’ordre de ces proportions.
Le CEBELAE impliqué
Pour atteindre les résultats, le Programme recommande des cours d’anglais aux étudiants à raison de quatre (04) heures par semaine, décomposées en compréhension et production orale, et en compréhension et production écrites. C’est à ce titre que l’organisation de la formation est confiée au Centre Béninois de Langue Etrangère (CEBELAE). Grâce à ce centre, il est également envisagé que les étudiants finissant en licence dans ce programme de bilinguisme, puissent sans discontinuité poursuivre le programme de master du jour. Ainsi, qu’après deux (02) ans de formation, l’étudiant puisse être parfaitement bilingue et si possible rédiger à 100% son mémoire en anglais. Une fois cette étape franchie, la formation en licence sera conduite de telle manière que l’examen de TOEFL soit obligatoire pour tous les étudiants. La Directrice de l’école, Professeur Rosaline Worou Houndékon conclure : « Nous sommes persuadés qu’avec cette formation, nous pouvons atteindre notre objectif du bilinguisme à l’ENEAM afin de préparer des hommes qui puissent répondre aux nouvelles exigences du monde nouveau ».
Ils ont dit
Marie Virginia YABI, Gestion des banques et assurances
« On ne peut pas être en gestion et commerce et ne pas savoir parler l’anglais »
« Pour ce qui est de ma part, le bain linguistique effectué fut une bonne expérience. Ce voyage m’a beaucoup permis d’améliorer mon niveau en anglais. J’ai vécu avec plusieurs autres ethnies dans ma cabine. Notre voyage nous a permis de comprendre que les nigérians ne sont pas toujours ce qu’on pense d’eux. Pour une première, je pense que c’était une réussite en dépit de l’effectif qui a été déplacé. C’est à encourager et que les années à venir nous permettre encore d’aller dans cette aventure. On ne peut pas être en gestion et commerce et ne pas savoir parler l’anglais.
Crédo TOMETI, Statistique
« …que nous puissions aussi aller dans d’autres pays anglophones »
« C’est une grande joie qui m’anime à la suite de ce voyage. Ce fut une expérience hors du commun que notre école n’a pas encore enregistré avec les directeurs qu’elle a connu. Nous ne pouvons que saluer la direction actuelle. Cette initiative m’a permis de mieux aborder la langue anglais que j’ai souvent crains. En dehors de la formation académique que j’ai reçue là-bas, j’ai profité pour faire des amis avec qui j’échange en anglais depuis mon retour au Bénin. En saluant l’initiative, j’invite l’école à mettre plus de fonds pour nous aider dans les conditions de séjour et mieux que nous puissions aussi aller dans d’autres pays anglophones.
Jean Paul GAHOU, Gestion des banques et finances
« …elle soit reconduite pour permettre l’atteinte des objectifs du Programme de bilinguisme de notre école »
« Nous avons découvert beaucoup de choses dans cette université. Des notions et choses que nous n’avons jamais vues ici au pays. Ces camarades nous sont restés ouverts pour nous expliquer les coins d’ombre dans les différentes matières qui composent notre filière. C’était une bonne occasion à revivre. Nous souhaitons qu’elle soit reconduite pour permettre l’atteinte des objectifs du Programme de bilinguisme de notre école ».
Judith MIFLINSO, Gestion des banques et assurances
« Moi, je pense repartir après ma licence »
« Ce séjour m’a permis une amélioration. En dehors de la formation, il y a eu un brassage entre étudiants béninois et nigérians. J’ai constaté que cette initiative qui était un projet de la direction actuelle est rentrée dans une phase active et concrétisée. Moi, j’ai vu une université plusieurs fois plus vaste que celle d’Abomey-Calavi qu’on peut parcourir en quelques minutes. J’ai eu à améliorer ma manière de parler l’anglais. C’était une très bonne expérience académique et touristique. Et j’invite l’école et surtout le gouvernement à nous trouver des bourses de six mois pour améliorer notre niveau en anglais. Moi, je pense repartir après ma licence »
Emmanuel DAKOSSI, Gestion des ressources humaines et communication
« J’ai beaucoup apprécié l’engagement de la directrice… »
« Le séjour d’immersion que nous avons effectuée était une réelle occasion pour moi d’acquérir des notions dans le maniement de la langue anglaise. J’étais vraiment heureux de l’initiative et j’ai beaucoup apprécié l’engagement de la directrice qui a fait ce que les hommes n’ont pas pu faire dans cette école ».