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Pour assassinat et complicité d’assassinat : Matchou Sanda prend 20 ans et Djaodji Guidado acquitté

Publié le jeudi 31 mai 2018  |  Matin libre
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Prestation de serments de 14 nouveaux avocats
Jeudi 21 Novembre 2013, Palais de Justice, Cotonou : 14 nouveaux avocats prêtent serment dans le cadre de la rentrée solennelle du Barreau Béninois
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20 ans de réclusion criminellepour Matchou Sandaet acquittement pur et simple pour Djaodji Guidado. Ce sont les deux grandes décisions qui ont été rendues à l’issue de l’audience de la 8ème affaire inscrite au rôle de la première session de la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou. La cour de céans était présidée par Banzou N. Adame assisté de Batamoussi Essowè et de Ogou Marius.

Résumé des faits

Le lundi 30 décembre 2013 dans l’arrondissement de Baréi, commune de Djougou, aux environs de dix-neuf heures, dame Yobi Bambata qui revenait du marché avec son bébé de neuf mois au dos a été soudainement agressée par Matchou Sanda qui la tua à l’aide d’une machette en lui assenant plusieurs coups à la poitrine, aux épaules et aux bras.
Ensuite, il égorgea l’enfant de neuf mois qu’elle portait au dos et enterra sa tête à côté d’une bute d’igname.
Spontanément, il affirma qu’il a agit sous l’effet d’un produit pharmaceutique dénommé « Diazépam » que lui aurait remis Djaodji Guidado afin de lui décupler sa force et son courage. Il ajoute que Djaodji Guidado lui a demandé d’accomplir cet acte pour obtenir du sang et des organes humains afin de le guérir de sa faiblesse sexuelle et de lui permettre la fabrication de billets de banque contre un million de francs en guise de récompense en contrepartie. Mais Djaodji Guidado ne reconnait pas être complice de Matchou Sanda dans les faits du dossier.

Les débats

L’accusé Matchou Sanda, à la barre a reconnu avoir tué quelqu’un. Mais, pas de ses propres mains. C’est son ami Boubacar qui a tué pour son compte en tirant sur la victime quand ils sont allés lui réclamer son argent. Il a soutenu que la victime a été tuée avec un fusil et non un couteau comme mentionné dans le dossier.

Le second accusé Djaodji Guidado n’a pas reconnu les faits de complicité d’assassinat mis à sa charge et se dit étranger au dossier.

Jacques Fiacre Azalou, représentant le ministère public a laissé entendre qu’il est reproché à l’accusé d’avoir assassiné une dame et son enfant. L’assassinat est un homicide volontaire commis sur une personne avec préméditation ou guet-apens. Dans le cas d’espèce, l’accusé a pris des produits dopants, a guetté la victime et lui a porté des coups de couteau. L’avocat général a déploré l’atrocité de l’acte posé par l’accusé.Pour lui, l’infraction d’assassinat est bel et bien constituée à l’égard de l’accusé Matchou Sanda.

Quant à son co-accusé Djaodji Guidado qui est poursuivi pour complicité d’assassinat, le ministère publicdit ne pas disposé d’éléments ni de preuves pouvant lui permettre de retenir la complicité à son égard. Les variations des déclarations de l’accusé ne permettent pas de le prendre au sérieux. C’est au regard de ces observations, que l’avocat général, a requis que la cour, déclare Matchou Sanda coupable d’assassinat et de le condamner à la perpétuité et pour l’acquittement pur et simple pour Djaodji Guidado.

Pour Me Angelo Hounkpatin, avocat de l’accusé Matchou Sanda, le dossier du jour demande à la cour d’examiner la personnalité de la personne à juger. Il relève que le dossier est mal ficelé à cause de l’absence des expertises nécessaires à une meilleure compréhension des faits. Son client est une personne asociale et pour le peulh qu’il est, la génisse à plus de valeur que l’homme. Ce qui pourrait justifier l’acte répréhensible qu’il a posé. C’est pourquoi, il a plaidé coupable et a demandé à la cour d’appliquer le juste châtiment à son client.

Me Ibrahim Salami avocat de Djaodji Guidado poursuivi pour complicité d’assassinat a déclaré que les faits de la cause paraissent faciles, mais ne le sont point. Pour preuve, même les magistrats ont eu des difficultés à appréhender les faits au regard du contenu de certaines pièces au dossier. Il y relève plusieurs versions incompatibles. C’est pourquoi, il a suggéré à la cour de prendre le dossier avec beaucoup d’humilité sans beaucoup de certitudes. La mort d’une femme et de son enfant, le couteau, du sang et un fourreau sont les constantes du dossier. Pour l’accusé MatchouSanda, Me Ibrahim Salami a sollicité une décision d’humilité et de clémence à son égard.

Pour ce qui est de son client, il a fait observer que, la complicité est une modalité de commission de l’infraction et non une infraction. En l’espèce, il n’a pas été démontré nulle part où son client a posé quelques actes que ce soit dans ce sens. Abondant dans le même sens que le ministère public, il a plaidé l’acquittement pur et simple et les excuses de la cour pour son client Djaodji Guidado.

Albérique HOUNDJO (Br/Borgou-Alibori)
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