Dans un post sur son compte Facebook, le président de l’Ong Bénin Diaspora Assistance évoque des faits inquiétants dans les prisons du Bénin. Des différents tarifs au forfait libido et des avortements à répétition, Médard Koudebi révèle la vraie facette des milieux carcéraux au Bénin.
Avant de bénéficier d’un matelas pour passer ses nuits, le prisonnier doit s’acquitter d’une somme qui varie selon le niveau de confort. « Le prisonnier Béninois, doit payer un minimum de 20000 CFA soit 31euros pour avoir droit à un matelas. Les taxes de doigts des étagères à sommiers à deux niveaux qui font office de lits : l’accès au premier niveau de l’étagère et plus proche des brasseurs coutent 65000 CFA soit 100 euros. Le second niveau plus proche du sol, coute 45000 CFA soit 67 euros. Et pour poser le matelas au sol nu coûte 20000 CFA soit 31euros. A défaut de ces différents tarifs, le prisonnier qui dort dans les mêmes entrepôts qui fait office du bâtiment de détention aura l’obligation de faire le balayage au réveil de tout le bâtiment, le lavage des toilettes, le nettoyage des douches communes et doit être la dernière personne à se doucher après ses corvées et après la douche de ceux qui ont payé. Ces sommes sont versées directement à d’autres prisonniers qui sont responsables des bâtiments désignés par les régisseurs à qui ces derniers rendent compte en retour » relate-t-il. D’après Médard Koudébi, il y a souvent une buvette interne à l’intérieur des pénitenciers. Elles sont gérées naturellement par des détenus. Leur objectif: favoriser les rencontres entre les détenus hommes et femmes. Quand le couple s’entend sur ce qu’il a à faire, il se rapproche du régisseur ou du gardien chef. Le tarif libido est de 50 000 FCFA la semaine. Il donne droit au couloir de satisfaction de libido. Ceux qui ne peuvent pas réunir cette somme peuvent payer 15 000 FCFA pour la journée. Le régisseur encaisse 10 000 FCFA, le gardien chef, 3 000 FCFA et le prisonnier responsable du bâtiment : 2 000 FCFA. Le président de l’Ong Diaspora assistance a aussi évoqué les cas d’avortement constatés à la prison civile d’Abomey. Des cas ont été cités à titre illustratif avec des prisonniers qui engrossent des prisonnières. « Par la même occasion, nous avons été informé que le régisseur de cette prison est parti à bord de sa voiture accompagné des femmes prisonnières avortées de la prison le samedi 21 avril 2018 à 16h pour Bohicon lieu des avortements et n’est revenu à la prison suivi de ces dernières à 21h-4 min.
Pour avoir un téléphone en prison c’est 30.000 cfa le mois , à la prison d’Abomey actuellement ils sont 32, pour un total de 960.000 cfa le mois au profit de l’administration pénitentiaire et non l’Etat béninois» a-t-il martelé. Dans la prison civile d’Abomey-Calavi par exemple, « l’ancien régisseur, le capitaine Zoglobossou actuellement hors du Bénin et son gardien chef Dansou, ont installé un grand marché de chanvre » dans l’enceinte du pénitencier selon Médard Koudébi. Avis donc aux autorités béninoises !!