La cour d’assises de la cour d’appel de Parakou a examiné, mercredi 30 mai dernier, le neuvième dossier inscrit à son rôle. Pour une affaire de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, Djodi Kéori a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle.
Le désir de protéger la femme de son cousin a conduit Djodi Kéori à des impairs. Il l'a appris à ses dépens. Mis en détention depuis le 11 avril 2016, il était devant la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, mercredi 30 mai dernier, pour répondre d’une infraction de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente à Altinè
Tchoumon. Il est désormais fixé sur son sort ; la cour présidée par Abdou-Moumouni Gomina Séïdou dont les assesseurs étaient Richard Limoan et Marius Houndji, lui a infligé 5 ans de réclusion criminelle, en s’appuyant sur les dispositions de l’article 833 du Code pénal. Statuant sur les intérêts civils, elle considère la demande de la partie civile recevable et condamne l’accusé à payer 2 millions de francs Cfa en guise de dommages-intérêts à la victime.
A la barre, Djodi Kéori n’a pas nié les faits. Il a reconnu avoir fait usage de son coupe-coupe, parce que la victime qui, selon lui, était en train de draguer la femme de son cousin, s’est servie d’un bâton pour le frapper au dos.
Dans son réquisitoire, l’avocat général, Alexandre Azélokonon a situé l’élément légal de l’infraction au niveau des articles 309 alinéa 3 et 311 du Code pénal. L’élément intentionnel a été l’utilisation volontaire d’un coupe-coupe pour amputer la victime de deux doigts. Le représentant du ministère public exclut l’existence de toute circonstance atténuante et de l’excuse de provocation. Il requiert que la cour déclare Djodi Kéori coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente. Après avoir demandé, au prime abord, de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle, il ramènera la peine à 5 ans par la suite.
Défendant les intérêts de l’accusé, Me Enoch Chadaré fera remarquer que la vie d’un homme peut basculer en une fraction de seconde. Tel est le cas de son client et de la victime. Il implore la clémence de la cour et demande une sanction éducative.
Du retour du délibéré, la cour condamne Djodi Kéori à 5 ans de réclusion criminelle. Il retourne en prison pour près de trois ans encore?
Les faits
Le dimanche 27 mars 2016, Altinè Tchoumon et ses amis ont été invités par des jeunes filles à une cérémonie de mariage dans le village de Poêla, arrondissement de Sokotindji, à Sègbana. A leur arrivée sur les lieux, ils ont rencontré Azara Assane, fiancée d’Amadou Adamou, à qui ils ont demandé la position des filles qui les ont invités. C’est au cours de cet échange que Djodi Kéori a fait irruption, en déclarant sur un ton autoritaire qu’Azara Assane était fiancée et se serait mis à la battre.
Altinè Tchoumon est alors intervenu pour ramener le calme, puis demandé à rentrer. Azara Assane les supplia d’attendre et partie à la recherche des trois filles qui les ont invités. Mais à son retour, la situation va dégénérer. Alors qu’elle s’apprêtait à les informer de sa recherche infructueuse, Djodi Kéori apparu une nouvelle fois. Il dégaina son coupe-coupe et a envoyé un coup sur la main gauche d’Altinè Tchoumon, lui sectionnant deux doigts, le majeur et l’annuaire.