Des scientifiques, experts, acteurs, et dirigeants sportifs du Bénin, ont été réunis hier, jeudi, 31 mai 2018, autour de tables rondes sous la paillote de l'Institut français du Bénin pour mener des discussions approfondies autour du développement sportif au Bénin. Ceci, dans le cadre du premier numéro de “Café de la science“ au titre de l’année 2018. Une initiative de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), la Direction de la Recherche scientifique et de l’Innovation (DNRSI) et le Cirad.
“Développement sportif du Bénin : un défi qui relève de la haute performance et de la santé des populations“, tel est le thème autour duquel se sont articulés les échanges et différentes communications lors du présent numéro de “Café de la science“. Quatre communications thématiques ont été animées par des scientifiques. Dans sa communication sur les “défis à relever pour le développement sportif du Bénin, le prof Gouda Souaïbou a fait savoir que les textes législatifs et règlementaires sont insuffisants pour favoriser un meilleur encadrement des acteurs sportifs, une bonne gestion ainsi qu’une administration performante. Se référant à la Conférence des forces vives de la nation de 1990 et aux Etats généraux du sport au Bénin, il déplore la faiblesse des textes ne favorisant pas la mise en place d’un système formel étatisé contre le système informel. Outre les difficultés économiques, les problèmes socio-culturels, l’instabilité politique évoqués comme raisons handicapant le décollage du sport béninois, le prof Gouda Souaïbou dénonce un fait inquiétant : l’absence d’une vision et de politique sportive. Toute chose qui conduit aujourd’hui à la surpolitisation de la gestion du sport au Bénin. A sa suite, prof Emile-Jules Abalot s’est entretenu avec l’assistance sur “les performances sportives au Bénin : bilan et perspectives“. Dans sa présentation, il a évoqué les différentes étapes marquant de l’évolution du sport au plan national notamment le passage de l’amateurisme au professionnalisme, le retour du sport à l’école, l’exportation du sport dans les clubs avec la loi 1901 qui garantissait la liberté d’association. Si pour lui, les performances sportives du Bénin sont encore loin d’être satisfaisantes, du chemin a été fait et des paliers ont été franchis. Quant au Prof Barnabé Akplogan, dans sa communication sur le développement sportif et la santé des populations, il a souligné l’importance des exercices physiques dans la prévention des maladies non transmissibles, la réduction des affections chroniques. Par contre, l’inactivité physique et les mauvaises habitudes alimentaires favorisent de façon inquiétante, le développement de certaines maladies dont l’hypertension, le diabète, l’obésité, etc. Quant à la pratique de l’exercice physique, il déplore le fait que la plupart des clubs soit géré par des non professionnels avec pour corollaire, des pratiques dangereuses sur des infrastructures inadaptées. Le Prof Akplogan a, par ailleurs, suggéré l’intensification de l’activité sportive en milieu scolaire et dans les communautés de base pour garantir davantage le bien-être des populations. « Il faut faire en sorte que l’exercice physique devienne une prescription médicale » a-t-il recommandé. “Activités physiques et comportements alimentaires“, c’est la thématique développée par le Prof Issiako Bio Nigan. Des caractéristiques d’une activité physique pour la santé au modèle de comportement alimentaire sans oublier les règles d’hygiènes alimentaires, il a donné les conseils qui s’imposent pour une meilleure alimentation des acteurs sportifs. S’en est suivie, une discussion riche autour des thématiques. Prenant la parole, le Représentant de l’Ird, Florent Engelman s’est réjoui de la présente initiative qui permet de mobiliser la communauté scientifique autour des questions d’intérêt général. Quant au Directeur national de la recherche et de l’innovation, Innocent Bokossa, il a rappelé que le “Café de la science“ permet aux chercheurs de communiquer sur les résultats de leurs recherches. Il a, par ailleurs, témoigné sa gratitude à l’Ird, au Cirad pour leur contribution auxdits débats scientifiques. Notons qu’il est prévu six (06) séances de “Café de la science“ au titre de l’année 2018.