C’est sur la fibre « lutte contre la pauvreté » que le président Patrice Talon défend désormais la restitution des biens culturels au Bénin.
Intervenant le 1er juin 2018 à la tribune de l’Unesco, M. Talon a indiqué que son pays s’est engagé dans un «important programme» de développement du secteur de la culture et du tourisme pour augmenter son potentiel d’attractivité et d’investissement dans un secteur réputé porteur de développement socioéconomique.
« Au-delà des considérations d’ordre politique, historique, sociologique ou philosophique, la restitution, le partage et la circulation des biens culturels sont désormais pour le Bénin, un moyen de lutte contre la pauvreté, un facteur de création d’emplois et de richesses, un outil de développement socioéconomique », a-t-il ajouté à Paris, lors de la Conférence internationale qui portant sur les nouvelles perspectives de la circulation des biens culturels et le patrimoine partagé.
En effet, le Bénin avait officiellement saisi en août 2016, les autorités françaises sur la restitution de ses biens culturels patrimoniaux détenus dans des musées français, dans le but de « contribuer à transformer l’environnement économique » via le tourisme.
Quelques mois après, la France y avait répondu ; défavorablement et sans langue de bois :« les biens que vous évoquez ont été intégrés de longue date, parfois depuis plus d’un siècle, au domaine public mobilier de l’Etat français. Conformément à la législation en vigueur, ils sont soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité », lit-on dans un courrier du Quai d’Orsay, en date du 8 mars 2017.
A noter que le Bénin n’est pas le seul pays africain à demander la restitution de ses biens. On cite, entre autres, le Sénégal et le Gabon dont les représentants ont de nouveau attiré l’attention de l‘« ancien colon » sur le sujet, vendredi à Paris.