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107eme Conférence Internationale du Travail à Genève: Anselme AMOUSSOU dénonce l’inégalité de chance et le non-respect des droits au Bénin

Publié le mercredi 6 juin 2018  |  L`événement Précis
Anselme
© aCotonou.com par DR
Anselme Amoussou,Secrétaire Général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin)
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Le Bénin est fortement représenté à la 107ème Conférence Internationale du Travail (CIT). Démarré depuis le 28 Mai 2018 au Palais des Assemblées des Nations-Unies à Genève, en Suisse, elle a connu la présence des confédérations et centrales syndicales du Bénin. Deux ministres béninois ont assisté à la Conférence. Il s’agit de Adidjatou Alayi Mathys, Ministre du Travail et de la Fonction Publique et de Modeste Tihounté Kérékou Ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi. Devant les 5.000 délégués travailleurs, employeurs et gouvernementaux des 187 États membres de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qu’elle réunit, c’est au Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Anselme Amoussou de porter la voix des sept Organisations syndicales du Bénin, présentes à cette rencontre internationale. Il a présenté le tableau sombre que reflète le monde des travailleurs au Bénin depuis quelques années, notamment la situation des femmes qui reste une préoccupation sans solution. A l’en croire, les principes et droits fondamentaux qui sont au cœur du mandat de l’OIT, sont mal en point dans les quatre coins du monde et que les premières victimes sont surtout les femmes. Les piliers du travail décent demeurent encore un mirage pour des millions de femmes travailleuses à travers le monde entier. C’est à ce titre qu’il s’est réjoui du rapport du Directeur général et des thématiques de cette 107e conférence qui remettent à l’ordre du jour l’impératif de la réalisation des objectifs du travail décent pour construire un avenir où la femme occupe toute la place qui lui revient ». Saisissant l’occasion, le Délégué des travailleurs, Anselme Amoussou a confié les difficultés que subissent les femmes béninoises au Bureau International du Travail (BIT), chiffres à l’appui. « Pour la promotion de la femme, 18% de femmes au gouvernement et 08% au parlement. Par ailleurs, le droit des femmes travailleuses a été mis à mal en 2017, par une opération mal exécutée de libération des espaces publics », a-t-il fait entendre. Il pense que le développement des Nations appelle à l’implication de toute catégorie de citoyens. « Comment pouvons-nous atteindre les ODD en ignorant les piliers du travail décent et les 51% de la population ? », se demande le syndicaliste.

Déclin des négociations et de la liberté syndicale au Bénin

Pour les représentants des travailleurs béninois « le Bénin fait face, depuis peu, à un déclin de la négociation collective et de la liberté syndicale. Malgré un corpus juridique qui intègre les normes internationales, une série de dispositions législatives et de pratiques gouvernementales, sont venues déstructurer les relations de travail rendant plus vulnérables encore des milliers de travailleurs ». Des dispositions pertinentes de protection des droits des travailleurs sont, poursuit-il, unilatéralement remises en cause au motif habituel connu à savoir créer des emplois en attirant les investisseurs. A cet effet, il a également relevé le fait que les atteintes aux acquis sociaux et syndicaux se poursuivent, avec notamment, la sinistre offensive législative, contre l’exercice du droit de grève des personnels sanitaires et judiciaires. « Du haut de cette tribune, je voudrais insister, pour que dans le cadre du mécanisme d’examen des normes, nous ne cessions jamais de marteler la nécessaire protection du droit de grève comme corollaire de la liberté syndicale. Nous devons reconstruire le dialogue social au profit de la justice sociale », a-t-il notifié. Dès lors, selon le syndicaliste, le respect des droits, la création d’emplois épanouissants et l’égalité de chance devront, selon le syndicaliste, être des objectifs majeurs de toute gouvernance. « La tâche reste entière et nous devons gagner la bataille de l’activation du rôle des femmes dans notre société. Les organisations syndicales de travailleurs béninois entendent continuer de jouer leur partition, dans la diplomatie et la fermeté pour construire cet avenir espéré », a conclu le N°1 de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou à Genève.



« Nous avons besoin de dialogue social pour dépasser tous les obstacles », dixit l’OIT

Dans son discours d’ouverture, le Directeur Général de l’OIT Guy Rider, a insisté sur la nécessité de faire régner l’esprit du tripartisme, rappelant que nous avons besoin de dialogue social pour dépasser tous les obstacles. A la veille du centenaire de l’OIT en 2019 et dans un contexte de réforme du système multilatéral, il est, en effet, fondamental d’affirmer le rôle crucial de l’Organisation et notamment de son système de contrôle et de suivi des normes internationales du travail. Le mandat de justice sociale adopté en 1919 est loin d’être une réalité aujourd’hui, dans un monde où les droits fondamentaux sont sacrifiés sur l’autel d’une mondialisation sauvage.S’appuyant sur son rapport à cette 107e session de la CIT, Guy Rider a également dénoncé des progrès lents et inégaux pour trouver la voix de l’égalité et appelé à la tolérance zéro concernant la violence et le harcèlement au travail. Il faut préciser que les thèmes « Violence et harcèlement contre les femmes et les hommes dans le monde du travail », « Coopération pour le développement à l’appui du développement durable », « Dialogue social et tripartisme » sont au menu de trois Commissions de la Conférence.La Commission d’application des normes quant à elle, se penchera sur le temps de travail et sur une liste de 24 cas de violations graves aux normes du travail sur l’ensemble des continents.La 107e Conférence Internationale du Travail (CIT) ouverte le lundi 28 mai 2018 prend fin, ce 08 juin 2018.

Emmanuel GBETO
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