Les membres de la sixième mandature de la Cour constitutionnelle sont entrés en fonction, ce mercredi 6 juin, à la faveur de la traditionnelle cérémonie de prestation de serment qui consacre leur installation officielle. Leur serment à servir la bonne et juste cause a été reçu par le président de la République qui les a, à son tour, renvoyés à leurs obligations.
C’est par une sobre cérémonie marquée par deux temps forts que les sept nouveaux sages de la Cour constitutionnelle ont été installés, ce mercredi, dans leurs fonctions. Elle a connu la présence effective du président de la République, des présidents des autres institutions de la République, des membres du gouvernement, des membres de la cinquième mandature de la Cour constitutionnelle. Les sept nouveaux sages, objet de toutes les attractions, étaient tous là, souriants par moments, et affichant un air solennel par la suite, mesurant sans doute l’ampleur de la responsabilité qui leur incombe désormais.
L’acte 1 de la cérémonie de prestation de serment a consisté à leur rappeler quelques-unes des exigences constitutionnelles qui régissent l’institution. Et c’est Gilles Badet, secrétaire général de la Cour, qui a donné lecture des dispositions de l’article 115 de la Constitution du 11 décembre 1990. Lesquelles stipulent que la Cour constitutionnelle est composée de sept membres : quatre sont nommés par le bureau de l’Assemblée nationale et trois par le président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Trois de ces membres ainsi nommés sont des magistrats ayant une expérience de quinze années au moins dont deux sont nommés : l’un par le bureau de l’Assemblée nationale et l’autre par le président de la République. Les deux autres sont des personnalités de grande réputation professionnelle nommées l’une par le bureau de l’Assemblée nationale et l’autre par le président de la République. Les membres de la Cour constitutionnelle sont nommés pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois et aucun membre ne peut siéger plus de dix ans.
L’acte 2 de la cérémonie a consisté en la prestation de serment proprement dite. Droit debout, main droite tendue, face au président de la République, les sept nouveaux sages jurent loyauté et fidélité à la loi. Prenant acte de leur serment, le président de la République les renverra ensuite à leurs obligations. Passée cette phase protocolaire, la cérémonie d’entrée en fonction des nouveaux sages aurait pu prendre fin si le chef de l’Etat n’avait pas pris sur lui d’adresser quelques mots à l’assistance et surtout aux nouveaux sages.
Avoir le courage d’affronter les critiques
Comme il en a pris l’habitude, le président Patrice Talon, à la suite de cette cérémonie, a exprimé une fois encore sa fierté d’appartenir à la nation béninoise et invité tous ses compatriotes à en faire autant. Mais avant, il a reconnu les mérites de la cinquième mandature de la Cour pour « la qualité de leur travail ». Pour lui en effet, « Notre pays est en construction et même en voie de développement » et les hommes qui se succèdent dans les institutions sont appelés à donner le meilleur d’eux-mêmes pour faire mieux. Aux nouveaux sages, le président Patrice Talon demande « d’avoir le courage d’affronter la médisance et les critiques pour apporter leur pierre à l’édifice ». Il reconnaît que « leur mission est si noble et si difficile ». Il souhaite qu’ils « entrent dans l’histoire » par leurs bonnes décisions.
Les nouveaux sages semblent d’ailleurs prêts et s’inscrivent dans cette logique. Pour Razaki Amouda Issifou par exemple, le rôle de la Cour n’a pas changé. « Notre pays est dans une phase de réformes qu’il faudra accompagner », mais pas en dehors du cadre indiqué par la loi.
Sylvain Nouatin, pour sa part, dit « mesurer pleinement la mission » qui lui incombe désormais. Les sept nouveaux sages éliront ce jour, le bureau de la sixième mandature de la Cour constitutionnelle.