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En vérité : Les indésirables sacs plastiques

Publié le mardi 12 juin 2018  |  Fraternité
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Des remous au plan social, c’est pour bientôt. Modeste Toboula, préfet du Littoral, dont la renommée n’est plus à démontrer, a annoncé les couleurs il y a peu. La 44ème édition de la journée mondiale de l’environnement célébrée le 5 juin dernier lui a donné l’opportunité de se mettre une fois de plus en vedette. Sans ambages, comme à son habitude, il a promis une guerre sans pitié à ceux qui continueront de faire usage des sachets plastiques au terme de l’échéance législative convenue. Comme si les Nations-Unies se sont inspirées de l’actualité béninoise, elles ont axé le thème de cette année sur le combat contre la pollution plastique. Cela tombe plutôt à pic. Dans une poignée de jours, ce sera le branle-bas général. La loi n°2017-39 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin votée le 3 novembre 2017 a été suffisamment explicite.
Après les étapes de contrôle de constitutionnalité et de promulgation, un délai de six mois est accordé aux uns et aux autres pour se mettre au pas. Passée cette échéance, la répression rentrera dans sa phase active. Sous l’égide du ministère du cadre de vie et du développement durable, l’arsenal des représailles sera dirigé contre tout contrevenant aux dispositions de cette loi dont la pertinence est incontestable. Qu’il s’agisse des producteurs, des importateurs, des commerçants et des utilisateurs des sachets plastiques non biodégradables, il faut croire que chacun en aura pour son grade. Des amendes et des peines d’emprisonnement assez corsées sont prévues pour décourager quiconque tentera de poursuivre avec les anciennes habitudes qui portent de graves atteintes à l’environnement. Ce n’est pas pour rien, que compte tenu de la sensibilité du sujet, un délai de six mois a été accordé à tous pour se mettre au pas.
Ce n’est plus qu’une question de jours maintenant pour qu’une lutte a priori implacable soit déclenchée contre l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Mais, en amont, qu’est-ce qui se fait depuis la promulgation de la loi pour maîtriser les circuits de production, d’importation et de commercialisation ? Avant d’en arriver à la répression de l’utilisation des sachets plastiques, l’accent doit être mis sur les grosses pointures qui s’investissent dans la promotion de ces produits ? Si depuis novembre 2017, les sachets plastiques continuent d’être déversés au Bénin au vu et au su de tous sans aucune réaction, la répression prévue pour démarrer sous peu sera du leurre. On ne peut vouloir d’une chose et de son contraire. Pour que le citoyen lambda soit au contact de ces articles de la mort dont il a du mal à s’en passer, il faut au préalable que les pouvoirs économiques les mettent à sa disposition au moyen de la production, de l’importation et de la commercialisation.
En aval, qu’est-ce qui est prévu en termes d’alternatives ? La production et la promotion à grande échelle des sacs réutilisables fabriqués avec du papier, de vieux pantalons jeans, des tissus ou encore de la jacinthe d’eau ne sont pas vraiment d’actualité. Alors que le moratoire de 6 mois s’achève à la fin de ce mois de juin. Comment se fera la répression dans peu de jours ? Que reprochera-t-on vraiment aux Béninois si rien ne leur est proposé en échange des sachets plastiques ? En son sein, le ministère du cadre de vie procède depuis peu à la sensibilisation de son personnel. Avec l’appui de la brigade verte, les sachets plastiques sont retirés des mains des travailleurs qui reçoivent en échange des sacs biodégradables. Cette initiative devrait s’étendre à tous les autres ministères et structures publiques. Pendant que les fonctionnaires bénéficient de cette sollicitude, qu’est-ce qui est proposé au grand public ? A la fin du moratoire, les Béninois seront situés.
Moïse DOSSOUMOU

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