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Homicide volontaire, 30e dossier: Pascal N’Kouéi Kouagou retrouve les siens après 7 ans de prison

Publié le lundi 18 juin 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Palais de justice du Bénin
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C’est un dossier de meurtre impliquant Pascal N’Kouéi Kouagou, que la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou a examiné, jeudi 14 juin dernier. Elle a condamné l'accusé à 7 ans de réclusion criminelle. Mis sous mandat de dépôt depuis le 4 novembre 2010, il est désormais libre de ses mouvements.

Cocufié, Pascal N’Kouéi Kouagou a fini, sans pour autant le vouloir, par se libérer définitivement de l’amant de sa femme. Déclaré coupable du chef d’accusation d’homicide volontaire, la cour d’assises siégeant, jeudi 14 juin dernier à la cour d’appel de Parakou, l’a condamné à 7 ans de réclusion criminelle. Ayant déjà passé 8 ans en détention, Pascal N’Kouéi Kouagou, né vers 1960 à Natitingou, cultivateur de profession et père de 7 enfants, a recouvré sa liberté.
La cour était présidée par Abdou-Moumouni Seidou Gomina. Il avait comme assesseurs, Essowè Batamoussi et Firmin Amoussou.
Comme à toutes les étapes de la procédure, Pascal N’Kouéi Kouagou a également reconnu les faits à la barre. Très embarrassé de l’avouer, il a expliqué qu’il y a longtemps que le cousin de sa femme tient avec celle-ci des relations adultérines et incestueuses. « Il disparaît du village, chaque fois que mon épouse a l’occasion de s’absenter pendant quelques jours », a-t-il laissé entendre.

Un réquisitoire sans ambage

Par rapport à l’élément matériel, l’avocat général, Nasser
Linsoussi, se réfère au certificat de décès de la victime qui indique qu’elle a reçu trois coups d’une arme à la tête. Ce qui a entraîné un traumatisme crânien qui lui a été fatal. S’agissant de l’intentionnalité, le représentant du ministère public a fait observer que nul n’ignore que la tête est une partie très sensible du corps humain. Selon lui, les éléments constitutifs du meurtre sont réunis. « Au regard des actes d’adultère courants de la femme de l’accusé avec la victime, le drame était prévisible. Malgré les nombreuses plaintes de Pascal N’Kouéi Kouagou, ils ont continué à entretenir leurs relations », a-t-il laissé entendre. Cherchant si l’accusé peut bénéficier de circonstances atténuantes, Nasser Linsoussi évoquera l’article 336 du Code pénal qui dispose que le meurtre commis par l’époux sur son épouse et le complice en flagrant délit est excusable. Malheureusement, il se fait que l’accusé n’a pas surpris sa femme et la victime en flagrant délit ou au domicile conjugal.
Le représentant du ministère public a, par ailleurs, déploré l’état d’ébriété dans lequel l’accusé s’est souvent retrouvé, ainsi que l’enquête de moralité qui ne lui est pas favorable, sans oublier son passage en prison suite à son implication dans des actes de violence. En application des dispositions des articles 295 et 304 du Code pénal, et au bénéfice de ses observations, il demande à la cour de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.

A la cour de juger

Appelée pour faire sa plaidoirie, Me Huguette Bokpè Gnancadja, a indiqué qu’elle n’a pas la même lecture de l’enquête de moralité de son client que l’avocat général. « Mon client est quelqu’un de bien. Son défaut, c’est qu’il boit beaucoup. Il a trouvé dans la boisson un exutoire pour oublier les actes d’adultère que sa femme ne cesse de commettre», a-t-elle insisté. « Le plus faible, c’est celui qui se laisse emporter ou aller à la dérive par la jalousie», a ensuite souligné l’avocate conseil de l’accusé. Elle s’en est également prise à l’instruction du dossier, par rapport à la véritable qualification qu’il faut donner à l’infraction. « De l’assassinat, on est allé aux coups mortels, puis au meurtre », a-t-elle fait observer, demandant que l’on ne confonde pas le meurtrier et celui qui a commis un homicide. Selon elle, son client n’avait pas l’intention de tuer l’amant de sa femme. « Si, après leur bagarre à mains nues, la victime n’était pas allée chercher son fusil, le drame ne serait pas survenu. Mon client a eu mille occasions de lui donner la mort pendant cinq ans et il ne l’a pas fait », assure Me Huguette Bokpè Gnancadja. « Il aime sa femme et ne veut la partager avec personne. La femme commettant l’adultère avec son cousin, quelqu’un d’autre aurait déjà choisi d’aller prendre une autre épouse », a-t-elle précisé.
Pour Me Huguette Bokpè
Gnancadja, il n’y a pas eu meurtre et intention de donner la mort, mais un homicide volontaire. C’est la provocation de la victime qui lui a été fatale. De même, le temps mis pour confier l’accusé aux forces de l’ordre aurait permis de sauver la victime si elle avait été évacuée vers un centre de santé. Elle laisse le soin à la cour de le juger. « Le sort de mon client est entre vos mains », a-t-elle conclu.
Le résumé des Faits

Dame Sanga N’Tcha, épouse de Pascal N’Kouéi Kouagou s’est rendue chez ses parents pour y ramener des porcins, dans le cadre de ses activités d’élevage. Las d’attendre son retour, après cinq jours d’absence, Pascal N’Kouéi Kouagou a décidé d’aller la voir, le mercredi 27 octobre 2010.
Une fois sur les lieux, il l’a surprise dans sa chambre en compagnie de son cousin qu’il soupçonnait déjà d’entretenir des relations adultérines avec elle. Après une discussion entre les deux hommes, une bagarre éclata au cours de laquelle il réussit à déposséder son rival de son fusil. Avec la crosse de l’arme, il lui asséna plusieurs coups à la tête et sur le corps, jusqu’à ce qu’il s’écroule, avant de rendre l’âme quelques instants après.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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