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Assassinat, 28e dossier: 15 ans pour Alassane Saka et 10 ans pour Yèkini Goroconan

Publié le lundi 18 juin 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le symbole de la justice
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Le vingt-huitième dossier soumis à l’examen de la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, mercredi 13 juin, a porté sur une affaire d’assassinat et de complicité d’assassinat. Interpellés puis inculpés pour ces infractions, Alassane Saka et Yèkini Goroconan ont respectivement été condamnés à 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle.

Inculpés respectivement pour assassinat et complicité d’assassinat sur la personne de Djabi Aladji Goroconan, les sieurs Alassane Saka et Yèkini Goroconan étaient devant la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, mercredi dernier. Déclarés coupables, en vertu des dispositions des articles 59, 60, 295 à 298 et 302 du Code pénal, ils se sont vus infliger respectivement 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle par la cour présidée par Célestin Zanouvi. Les assesseurs de ce dernier avaient pour noms Richard
Limoan et Epiphane Yéyé.
Au cours de leur audition à la barre, les deux accusés ont donné du fil à retordre à la cour et au représentant du ministère public, Nasser Linsoussi. Un vrai puzzle dont les pièces n’ont pas été faciles à reconstituer.
Si tous ont reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure, Yèkini Goroconan les a d’emblée niés à la barre. Il a refusé avoir commandité l’assassinat de son frère Djabi Aladji Goroconan, en demandant à Alassane Saka de lui ôter la vie. «N’est-ce pas parce que tu convoitais les bœufs de ton frère, que tu as voulu qu’il soit assassiné?», lui a demandé l’avocat général, Nasser Linsoussi.
« Il ne m’a jamais instruit d’aller tuer son frère », a confirmé Alassane Saka, ajoutant que c’est de sa propre initiative qu’il a commis l’infraction. « Il y avait un différend entre nous, après que les bêtes de Djabi Aladji Goroconan soit rentrées dans mon champ de manioc et que nous nous soyons bagarrés entre temps. Il n’a jamais cessé de menacer de me tuer », poursuit-il. Assommé de questions par la cour, il met tout sur le compte de l’ignorance et du mauvais sort.
Prenant ses réquisitions, l’avocat général Nasser Linsoussi fait remarquer qu’il y a eu homicide volontaire avec préméditation. Evoquant les dispositions de l’article 296 du Code pénal, il a indiqué que les éléments constitutifs de cette infraction sont réunis. Il ressort du dossier, selon lui, que le corps inanimé de la victime a été retrouvé dans sa cabane. L’acte matériel a consisté à l’utilisation par Alassane Saka d’une arme pour tirer sur lui à bout portant. Pour lui, c’est d’avance qu’il a muri l’intention de tuer. Il demande à la cour de le retenir dans les liens du crime d’assassinat et de le condamner à 20 ans de réclusion criminelle, puisqu’il est responsable et accessible à la sanction pénale. Le revirement de Yèkini Goroconan à la barre ayant laissé subsister le doute, Nasser Linsoussi a appelé la cour à l’acquitter au bénéfice du doute.
Défendant Yèkini Goroconan, Me Raymond Dossa a plutôt invité la cour à prononcer à son acquittement pur et simple. Conseil de l’accusé Alassane Saka, Me Abdon Déguénon a, quant à lui, plaidé pour une application bienveillante de la loi à la personne de son client. Il a mis en exergue le courage et l’audace de son client qui a souvent été sollicité pour mener la battue contre les braqueurs, alors qu’il ne détient aucune autorisation de port d’arme. Ses qualités lui ont permis de se faire nommer commandant des chasseurs traditionnels dans sa localité. Il souhaite une sanction éducative et une justice mesurée pour son client?
Les faits

Yèkini Goroconan et Djabi Aladji Goroconan sont deux frères qui résident dans le village de
Guinirou, commune de Tchaourou. Mais au fil du temps, le premier a commencé par nourrir envers le second une haine farouche, projetant même de lui ôter la vie. Il en parla à son ami Alassane Saka alias Sabi Dabara afin qu’il l’aide à réaliser son projet. C’est ainsi que le lundi 29 novembre 2010, suivant ses indications, armé d’un fusil, il se rendit dans la ferme où Djabi Aladji Goroconan a l’habitude de passer la nuit. L’ayant retrouvé, il lui tira dessus et l’atteignit mortellement au flanc droit.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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