Nommé ministre à la Présidence de la République chargé de la Coordination des politiques de mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et des Objectifs de développement durable (Odd), le Professeur Fulbert Géro Amoussouga semble le nouveau coqueluche de Yayi Boni. Ou tout simplement, pour les moins optimistes d’entre nous, son nouveau souffre-douleur tout trouvé, après la démission du 1er ministre Pascal Koupaki...
L’impression qui se dégage de ce ministère fabriqué de tout poil, c’est du cheveu sur la soupe. Car apparemment, il n’est pas facile de trouver une personnalité forte, à la fois rassurante et compétente devant les Partenaires techniques et financiers (Ptf). Quelqu’un de la trempe de Pascal Irénée Koupaki. Deux observations s’imposent alors. Soit le président dépassé ou dispersé, a besoin d’un repère, et d’un « idéologue » de la trempe du professeur d’économie. Soit, englué dans ce qui semble un gouvernement hétéroclite, Yayi Boni chercherait un premier ministre qui ne dit pas son nom. Sinon depuis son premier quinquennat, le Professeur Amoussouga était à ses côtés, sans pour autant bénéficier d’une attention particulière ou exceptionnelle. Là, il vient « coordonner ». En d’autres termes, il vient à la rescousse d’un navire gouvernemental aux creux des vagues. L’enseignement à tirer : la nomination du professeur, est un demi-aveu d’échec pour le président de la République, et son ministre d’Etat François Abiola, qui ne « semble » pas avoir les épaules assez larges et l’expérience internationale pour coordonner les action du gouvernement. D’autre part, Antonin Dossou (Evaluation des politiques publiques et des programmes de dénationalisation), et Marcel de Souza (Développement, de l’analyse économique et de la prospective) ne répondent certainement pas aux critères « d’efficacité » définis par le Conseil des ministres. Antonin Dossou a été désigné depuis des mois pour piloter la confection des détails des Objectifs de développement durable (Odd) à partir de 2015. Alors directeur de cabinet du Premier Ministre Koupaki, il avait organisé un atelier sur la marche vers la conception des contenus des Odd au Palais des congrès de Cotonou. Quant au ministre de Souza, il se démène comme un diable pour l’atteinte des Omd (Objectifs du millénaire pour le développement) par le Bénin en 2015. A l’entendre, l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité des enfants, l’amélioration de la santé maternelle, le combat du Vih/Sida, le paludisme, et l’environnement durable sont en bonne voie. Malheureusement, le nouveau ministre va certainement leur ravir la vedette. Et il ne lui serait pas du tout facile de recommencer là où les autres se sont évertués à conduire leurs actions. Où est alors l’efficacité tant recherchée ? A moins que la nomination du Professeur Amoussouga ne soit l’arbre qui cache la forêt. Il serait juste nommé pour gérer les 8 milliards de francs Cfa que le Fonds monétaire international (Fmi) vient d’octroyer au Bénin pour l’atteinte des Omd d’ici 2015.