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Coups et blessures, 33e dossier: 20 mois pour un bout d’oreille perdu à cause d’un manquant de 450 F

Publié le mercredi 20 juin 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le palais de justice de Cotonou
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La cour d’assises de la cour d’appel de Parakou siégeant, samedi 16 juin dernier, a infligé 20 mois d’emprisonnement ferme et 500 mille francs cfa à titre de dommages et intérêts à Omer Gnambodé. Ce dernier est poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente.

Condamné à 20 mois d’emprisonnement ferme, samedi 16 juin dernier, par la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, Omer Gnambodé sera libre en juillet prochain. Enseignant de profession à Natitingou et père de 4 enfants, il est en détention depuis le 10 novembre 2016, pour avoir mordu à belles dents l’oreille de son employé et en a tranché un bout, à cause d’un manquant de 450 F CFA révélé au cours d’un inventaire.
Pour examiner les faits de la cause, le président de la cour, Adame Banzou, avait comme assesseurs Geneviève Sohou et Hervé Houdégbé. Statuant sur les intérêts civils, ils ont donné droit à la constitution de partie civile de la victime et condamné l’accusé au payement de 500 mille francs Cfa au titre de dommages et intérêts.
A la barre, et contrairement à son attitude à l’enquête préliminaire et devant le magistrat instructeur, Omer Gnambodé n’a pas nié les faits mis à sa charge. Selon lui, aucun point n’a pu être effectué. « Alors, d’où est venu le manquant de 450 francs », a voulu savoir le président de la cour, Adame Banzou. « Tu as reconnu avoir mordu la victime à l’oreille. As-tu avalé le bout amputé qui n’a pas été retrouvé », lui a-t-il également demandé, appuyé par l’avocat général, Nasser Linsoussi.

Une porte déjà ouverte

C’est en déplorant les situations embarrassantes aux conséquences irréparables qui surviennent parfois dans la vie communautaire, lorsque l’on n’arrive pas à se maîtriser, que le représentant du ministère public a démarré ses réquisitions. Tel est, selon lui, le cas soumis à l’examen de la cour. Pour
Nasser Linsoussi, l’’infraction de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente varie en fonction de la qualité de la victime, de la gravité de l’acte et des moyens utilisés par son auteur. « Dans le cas d’espèce, s’agit-il d’une infirmité ou d’une blessure », s’est-il interrogé. Il a déploré l’absence d’une expertise pour fixer la cour sur la question. L’avocat général en déduit à une blessure volontaire simple qui a causé un préjudice esthétique à la victime. Il a justifié sa réponse par la présence de la victime à la barre et la production d’un certificat de guérison.
Au bénéfice de ses observations, il requiert qu’il plaise à la cour de requalifier les faits en coups et blessures volontaires simples. Puis, après avoir identifié les éléments constitutifs de coups et blessures volontaires simples par rapport aux faits de la cause au regard des dispositions de l’article 309 du Code Pénal, il a relevé que l’accusé, bien qu’étant accessible à la sanction pénale, est un délinquant primaire. Il a requis que la cour le déclare coupable et le condamne à 2 ans d’emprisonnement ferme.
L’avocat de la défense, Me Bah Salifou Mouftaou a fait siennes les conclusions des réquisitions du ministère public. Aussi, déclarera-t-il qu’il ne sert à rien de défoncer une porte déjà ouverte. Il a plaidé coupable, parce que son client le lui a indiqué et ceci à double titre. Primo parce qu’il a reconnu être l’auteur des faits et secundo parce qu’il regrette son acte et implore le pardon. Se basant sur le certificat de guérison de la victime, il a demandé à la cour de condamner son client à une peine assortie de sursis et une requalification des faits, pour défaut de certificat médical initial qui devrait constater l’incapacité permanente de travail?
Les faits

Omer Gnambodé a engagé dans la cabine de recharge de crédits téléphoniques, Didier Kohounfo. A la suite d’un malentendu, ce dernier a pris la décision de démissionner. Alors, son employeur l’a sommé de faire l’inventaire avant de se décharger.
Au cours de cet exercice, il a été constaté un manquant de 450 francs Cfa que Didier Kohounfo a reconnu et a promis rembourser après. Mais n’ayant pas été satisfait de sa gestion, Omer Gnambodé l’a empêché de sortir de la cabine. Alors une bagarre a éclaté entre eux à l’issue de laquelle Didier Kohounfo a eu le lobe de son oreille droite amputé.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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