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Retrait d’agrément à la Came : Doit-on craindre une rupture de médicaments ?

Publié le lundi 25 juin 2018  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Santé : D’importantes quantités de faux médicaments saisies à Dantokpa
D’importantes quantités de produits pharmaceutiques ont été saisies ce vendredi 24 février au marché Adjégounlé de Dantokpa.
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(La commission des réformes dans le secteur de la pharmacie modifiée)
Par Décret nº 2018-253 du 20 juin 2018, le gouvernement béninois a procédé au retrait de l’agrément de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et consommables médicaux (Came). La structure n’est plus donc autorisée à approvisionner les formations sanitaires en médicaments et consommables médicaux. Une décision qui pourrait occasionnerdes ruptures de médicaments au Bénin compte tenu du rôle crucial de la Came dans la distribution de médicaments…

“L’agrément accordé à la Centrale d’achat des médicaments essentiels et consommables médicaux est retiré“, précise l’article 1er du décret signé du Président de la République. Et l’article 2 dudit décret instruit leministre de la santé à dénoncer la convention de partenariat signé entre le gouvernement et la Came, le 29 septembre 2010. De même, une Assemblée générale de la Came est prévue, selon le décret, pour se tenir dans un délai de 08 jours, pour compter de la date de signature du présent décret, en vue des dispositions urgentes à prendre. Cette mesure qui fait suite à l’affaire ’’faux médicaments’’ dans laquelle plusieurs structures grossistes de distribution de produits pharmaceutiques ont été condamnées par la justice est diversement appréciée dans l’opinion publique. Pour certains acteurs du sous-secteur pharmaceutique, le corollaire immédiat reste l’accentuation des pénuries de médicaments dans les tout prochains jours. Pour un pharmacien qui a requis l’anonymat, la Came dispose d’un statut d’association dans lequel sont représentés l’Etat, les formations sanitaires confessionnelles (clergé catholique, union islamique, églises évangéliques), l’Ordre des pharmaciens, l’Ordre des médecins et les Partenaires techniques et financiers. «Ensuite, la came a signé une convention avec le gouvernement pour avoir certaines facilités. C’est cette convention qu’on invite le ministre de la santé à retirer. En définitive, la Came est démantelée et dans le même temps, la douane réclame en ce moment des milliards d’amendes à des grossistes privés dans le cadre du dossier NewCesamex », a-t-il fait savoir. Pour d’autres observateurs, par contre, il s’agit d’une mesure administrative transitoire pour la réorganisation des activités d’importation de médicaments par la Came. Pour ces derniers, des dispositions seraient en train d’être prises pour palier d’éventuelles ruptures de médicaments. Cependant, il s’agit d’une mesure inopportune selon des spécialistes du médicament pour qui, cette décision dévoilerait la vraie facette de la lutte contre les faux médicaments. De toute façon, les formations sanitaires ne pourront plus recourir à la Came pour s’approvisionner en médicaments jusqu’à nouvel ordre…

La commission des réformes également modifiée…

Le gouvernement a également pris deux arrêtés et un décret pour la modification de la commission des réformes dans le secteur de la pharmacie. Ainsi, par arrêté n°2018-004/PR/004/SGG18, le Chef de l’Etat a procédé à la nomination des membres du comité de pilotage de la réforme du secteur de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques au Bénin. L’ancien ministre de la justice ne dirige plus la commission. Ledit comité est présidé désormais par le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin pendant que la vice-présidence est assurée par le Garde des sceaux, ministre de la justice, Séverin Maxime Quenum. Quant au décret n°2018-252 du 20 juin 2018 portant mise en place du Comité de pilotage de la réforme du secteur de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques « Comité Pharmed », il précise en son article 2 que ledit comité a pour mission de proposer un nouveau cadre juridique et institutionnel des activités du secteur de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques et d’accompagner le Ministère de la santé dans la gestion de la période subséquente à la suspension du bureau de l’Ordre des pharmaciens du Bénin. Disposant de quatre-vingt dix (90) jours, pour compter de son installation, pour accomplir sa mission, le comité de pilotage sera assisté d’un comité technique coordonné par Hermann Dossou-Sognon, membre de l’Unité présidentielle de suivi du secteur santé.

Aziz BADAROU
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