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Trafic d’organes humains, 39e dossier : Louis Lofonsohou et Bio Amadou écopent de 10 ans de réclusion criminelle

Publié le lundi 25 juin 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
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Le trente-neuvième et avant-dernier dossier inscrit au rôle de la première session de la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou au titre de l’année 2018 a vu comparaître, mercredi 20 juin dernier, Louis Lofonsohou et Amadou Bio. Inculpés pour une infraction de trafic d’organes humains, ils ont tous été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle.

Le prélèvement de la main gauche sur un nouveau-né de moins de 7 jours décédé et dont ils ont exhumé le corps, a été préjudiciable à Louis Lofonsohou et Amadou Bio. A la barre, mercredi 20 juin dernier, pour répondre de leur acte, la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou présidée par Richard Limoan assisté de Jean-Pierre Yérima Bandé et Arlen Dossa-Avocè, les a déclarés coupables d’une transaction commerciale d’organes humains, puis condamnés à 10 ans de réclusion criminelle.
Les faits de trafic d’organes humains sont prévus et punis par les dispositions l’article 264 bis du Code pénal modifié par la loi n°87-11 du 21 septembre 1987 en son article 1er.
A la barre, les deux accusés, Louis Lonfonsohou, né vers 1975 et revendeur à Partago, et Amadou Bio, cultivateur âgé de 30 ans, ont tous reconnu avoir participé à cette transaction commerciale. Quant à l’exhumation du corps du nouveau-né, chacun d’eux s’est contenté de rejeter la responsabilité sur l’autre.
Pour le représentant du ministère public, Amoussou Alain David, l’infraction est constituée. Il a relevé les éléments constitutifs. La main amputée, le prix et le client trouvé entraînant la transaction constituent, selon lui, l’élément matériel. Quant à l’élément moral, il se traduit par le fait que l’un a eu l’idée et l’a partagée avec l’autre, puis le corps a été exhumé, la main amputée et séchée durant trois mois. Il a alors requis que la cour les déclare coupables de trafic d’organes humains et les condamne à 15 ans de travaux forcés, parce qu’ils sont accessibles à la sanction pénale.
Me Charles Badou commis aux intérêts de l’accusé Amadou Bio a déploré l’absence du charlatan Samuel Togbaï qui est le premier témoin du dossier. Pour lui, l’infraction n’est pas constituée puisque, pour qu’il y ait trafic d’organes humains, il faut qu’il y ait une transaction. « En l’espèce, il n’y a jamais eu transaction, Samuel Togbaï étant allé les dénoncer à la gendarmerie », soutient-il. Au regard du repentir exprimé par les deux accusés, il a plaidé la clémence de la cour pour, à défaut de leur libération, une application bienveillante de la loi pénale.
A sa suite, Me Maximin Cakpo Assogba, avocat de l’accusé Louis Lofonsohou, a déclaré que les faits ne sont qu’une survivance de nos coutumes. Selon lui, il faut remonter dans les us et coutumes béninois pour bien appréhender les faits de la cause. Il a prié la cour d’avoir une main légère, en amoindrissant la sanction à l’égard des deux accusés.
Des faits

Courant mois d’avril 2014, dans l’arrondissement de Partago, commune de Djougou, Louis Lofonsohou et Amadou Bio, prétextant que Samuel Togbaï est dans le besoin de la main gauche d’un enfant mort prématurément, ont exhumé le corps d’un enfant décédé quelques jours plus tôt et ont effectivement prélevé sa main gauche.
Puis, ils ont proposé l’organe humain à la vente à Samuel Togbaï, charlatan du milieu. Ce dernier a accepté de l’acheter en leur proposant la somme de 4 millions de francs Cfa. Il leur précise qu’il ne dispose en espèces que de 2 millions de francs Cfa et leur demanda quelques instants pour aller chercher le complément, c’est-à-dire les 2 millions restants.
Après les avoir mis en confiance, puis rassuré de son intérêt pour le produit mis en vente, il les laissa chez lui et alla les dénoncer à la brigade de gendarmerie. Les accusés ont reconnu les faits. Samuel Togbaï a, quant à lui, bénéficié d’un non-lieu.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori



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