Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Pour coups mortels (25e dossier): Codjo Dokpo condamné à 7 ans de travaux forcés

Publié le mardi 26 juin 2018  |  La Nation
Le
© Autre presse par DR
Le palais de justice Béninois
Comment


La cour d’assises de la cour d’appel d’Abomey a connu du vingt-cinquième dossier inscrit au rôle, le jeudi 21 juin dernier. Il s’agit d’une affaire de coups mortels avec dans le box des accusés, Codjo Dokpo. L’arrêt de la cour l’a condamné à 7 ans de travaux forcés pour avoir porté des coups mortels à son oncle Aladji Sodja.

Ce dossier est relatif à un drame familial avec ,en toile de fond, un problème d’héritage entre Codjo Dokpo et son oncle Aladji Sodja. Après avoir pris connaissance du dossier, la cour tranche en condamnant Codjo Dokpo à 7 ans de travaux forcés. Le prévenu Codjo Dokpo âgé de 38 ans est marié à deux femmes et père de six enfants.
A Dékandji dans la commune de Dogbo, l’accusé est connu comme un homme ayant un caractère très acide. Il fait ce qu’il dit et ne se mêle pas des affaires des autres. Mais il ne faut pas le provoquer. Un homme de principe qui devient très agressif après quelques verres d’alcool. Et c’est malheureusement cette agressivité qui l’a emmené à commettre ce crime sur son oncle Sodja qui tentait, par la ruse, de lui prendre une portion de terre qui lui revenait.
Déposant à la barre, jeudi dernier, l’accusé explique que c’est un domaine qui revenait logiquement à lui Codjo parce que son père y est enterré, mais que son oncle Sodja y a mis des palissades comme pour en revendiquer la propriété. Mécontentant parce que voyant venir l’expropriation, Codjo va faire une descente sur le domaine un jour du mois de mars 2012 et s’est mis à détruire les plants mis en terre par son oncle. Surpris par ce geste de son neveu, Aladji Sodja cherche à le punir pour cette outrecuidance. Mais Codjo prendra la fuite. Il sera rattrapé par l’oncle et ses enfants. Puis la bagarre commence. La fureur est à son comble. Les voisins s’interposent pour les calmer. Le neveu Codjo fait un repli tactique avant de revenir surprendre son oncle. Il a une manche de houe en main. Il donne plusieurs coups à l’oncle sur la tête et la nuque. Celui-ci tombe et s’évanouit. Il sera par la suite référé dans un hôpital par ses enfants. Mais il entre dans un coma profond qui le conduit à la mort quelques jours après. L’accusé Codjo tentant de justifier son acte devant la cour indique que c’est plutôt au cours de la bagarre qu’il a donné le coup pour se défendre. Donc, ce n’est qu’une réaction des coups qu’il recevait aussi.
L’avocat général, Pierre Dassoundo Ahiffon, en prenant ses réquisitions a rappelé que « dans la vie, l’homme doit savoir raison garder devant certaines situations pour éviter les drames de ce genre ». Et c’est bien ce qui a manqué à l’accusé Codjo qui ne serait pas devant la cour s’il avait eu la patience face aux actes de son oncle. « Nul n’a le droit de se rendre justice », rappelle l’avocat général. Puis, l’accusé qui, pris de remords, se couvre en tentant de faire croire à la légitime défense. L’avocat général démontre que les éléments matériel, intentionnel et légal sont bien réunis pour le chef d’accusation de coups mortels ayant causé la mort de l’oncle Aladji Sodja. Pierre Dassoundo Ahiffon fait recours alors aux dispositions de l’article 309 alinéa 4 du Code pénal qui punissent cette infraction, avant de requérir la peine de sept ans de travaux forcés contre l’accusé Codjo Dokpo.
La défense de l’accusé assurée par Me Théodore Zinflou n’est pas du même avis que le ministère public sur ses observations qui n’ont pas tenu compte des réalités sociologiques. Pour Me Théodore Zinflou, « L’enfant qui se bat pour défendre le patrimoine de son père est plutôt digne et un exemple à encourager ». Il plaide devant la cour pour la disqualification du chef d’accusation en homicide volontaire en tenant compte des conditions dans lesquelles le drame est survenu.
Après une suspension, la cour revient et délibère. Elle déclare Codjo Dokpo coupable des coups ayant occasionné la mort d’Aladji Sodja, puis le condamne à 7 ans de travaux forcés?

Les Faits

A la suite d’un litige domanial qui opposait les nommés Aladji Sodja et Codjo Dokpo, tous deux domiciliés à Dékandji dans la commune de Dogbo, Codjo Dokpo a entrepris, le samedi 24 mars 2012, de détruire les aménagements immobiliers ainsi que les plants que son oncle Aladji Sodja a mis en terre sur le domaine.
A l’œuvre, il fut interpellé en vain, dans sa fuite par son oncle et un fils de celui-ci. C’est au moment où ceux-ci, apaisés par les co-habitants, faisaient un repli vers leur case que Codjo Dokpo a surpris Aladji Sodja en lui assénant un coup à la tête, à l’aide d’une manche de houe en bois qu’il tenait entre ses mains. Aladji Sodja s’était écroulé sur-le-champ.
Evacué d’urgence à l’hôpital, il rendit l’âme quelques jours plus tard, soit le 28 mars 2012?


Composition de la cour

Président : Antoine Houézè
Assesseurs : Alou Bani Demon et Jocelyn Gbaguidi
Jurés : Philippe J. d’Almeida, Romain Togni, Antoine Hêdiblè, Victoire Agbémahoué-Dato
Avocat général : Pierre D. Ahiffon
Greffier : Etienne Ahonahin
Commentaires