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Suspension de «La Nouvelle Tribune» depuis plus d’un mois : La Haac viole-t-elle sa propre décision?

Publié le mardi 26 juin 2018  |  Matin libre
Adam
© aCotonou.com par CODIAS
Adam Boni Tessi, Président de la Haac lors de l`audition du PDG du groupe de presse `` Le Matinal " Charles Toko était devant les conseillers et le président de la HAAC
Mercredi 15 avril 2015.Cotonou. Audition du PDG du groupe de presse `` Le matinal " par les conseillers et le p[résident de la HAAC sur publication d`un article qui fait beaucoup parler en cette période électorale.
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La Haute autorité de l’audiovisuel et de la Communication a interdit «La Nouvelle tribune» de parution depuis plus d’un mois. Cette sanction qui reste la conséquence de la mesure conservatoire prise par le président de la Haac ne devrait pas s’étaler sur une durée illimitée. Mais le quotidien «La Nouvelle tribune» connaît une situation plutôt inquiétante.

Depuis le 23 mai 2018, « La Nouvelle tribune» n’est plus dans les kiosques. Le président de la Haac a pris une mesure conservatoire contre ce quotidien très critique à l’égard du gouvernement. Toute l’équipe du journal est donc au chômage technique depuis plusieurs semaines. Cette suspension devient un véritable problème puisque la Haac agit comme si la mesure d’exception prise était définitive. Or, la mesure conservatoire laissée certes à la discrétion du président de la Haac est bien encadrée. C’est en effet la décision n°16-020/Haac du 24 février 2016 portant fixation du délai d’information des Conseillers par le président en cas de mesure conservatoire qui régit ladite sanction. L’article 2 de la décision stipule : « En cas de recours à la mesure conservatoire conformément aux dispositions de l’article 55 de la loi organique n°92-021 du 21 août 1992 relative à la Haac, le président en informe la plénière des Conseillers dans le délai de cinq (05) jours ouvrables au maximum ». Par ailleurs, l’article 3 de la même décision précise : « Si la mesure intervient en dehors de la période de session ordinaire, le président convoque une session extraordinaire à cet effet». Mais depuis plus d’un mois, le président de la Haac semble n’avoir pu respecter l’obligation imposée par l’article 2. Manifestement, il n’est pas, non plus, encore prêt à convoquer une session extraordinaire pour évoquer la situation critique déplorée alors que quelques jours après sa décision, il avait, dans une interview accordée à Frissons Radio, souligné que les Conseillers de la Haac devraient se réunir dans un délai d’un mois. La Haac veut-elle violer sa propre décision? Quand est ce qu’il plaira au président de l’institution d’engager la procédure qu’il faut pour que les confrères de «La Nouvelle tribune» reprennent la plume? Un mois de suspension, c’est sans doute inacceptable. La situation déplorée par tous les journalistes met en cause la responsabilité de la Haac, organe chargé de la régulation des médias au Bénin et soulève également le problème de la liberté de presse au Bénin. La Haac doit pouvoir enfin réagir, libérer «La Nouvelle tribune» et éviter au Bénin une mauvaise surprise dans les prochains classements des organisations de la défense de la démocratie et de la presse.

Mike MAHOUNA
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